Au bureau seulement si c’est opportun

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L’informaticien belge préfère travailler de chez lui. L’employeur respecte cette préférence et assure à cet égard l’encadrement nécessaire et respecte les accords prévus. Il n’empêche que le contact avec les collègues et l’entreprise reste indispensable.

Evoquant le lieu de travail que privilégient les informaticiens, l’enquête Salaires est très claire: ceux-ci préfèrent travailler à domicile (54%). Le bureau suit à bonne distance (28%). Le domicile est également l’endroit où l’informaticien se dit le plus productif (45%) et se sent le plus à l’aise (46%). Une interdiction du travail à domicile serait pour 36% des informaticiens une raison suffisante pour changer d’emploi. Seule la vision d’Elon Musk représente à cet égard une exception majeure puisque plus tôt dans l’année, le patron de Tesla avait laissé entendre qu’il espérait voir ses employés travailler 40 h par semaine au bureau, sans quoi ceux-ci risquaient le licenciement.

Le travail n’est plus un emplacement physique vers lequel on se déplace quotidiennement durant un certain nombre d’heures.

Cette prise de position va clairement à l’encontre du consensus actuel. “Travailler à distance s’inscrit dans la durée, estimait dans le quotidien De Standard Johan Thijs, le CEO de KBC, à la mi-novembre dernier. “Les choses ne changeront plus. Toutes les entreprises devront s’adapter.” Et de qualifier le passage rapide au travail à domicile consécutif à la crise du Covid de plus vaste expérience sociale de l’après-Deuxième Guerre mondiale. Reste que le télétravail impose une réorientation du département RH et de la direction. Car comment maintenir la motivation et le lien social entre des collaborateurs qui se voient moins?

Le collaborateur décide

Dans le secteur tertiaire, la plupart des entreprises ont mis en place une politique en matière de travail hybride. Celle-ci permet le travail à domicile, même si c’est parfois dans un cadre précis. Chez Capgemini, l’accord prévoit que le collaborateur pourra travailler de 30% à maximum 70% à domicile, avec toutes les possibilités intermédiaires. “Et c’est alors au collaborateur lui-même de décider, précise Kris Poté, VP de Capgemini, et pas au manager.” En pratique, 30% de travail au bureau restent obligatoires, pour stimuler le contact social entre collègues. Au-delà de cette contrainte, le collaborateur est libre de travailler quand et où il le souhaite. L’exemple montre comment les entreprises expriment le travail en résultats. En effet, le travail n’est plus un emplacement physique vers lequel on se déplace quotidiennement durant un certain nombre d’heures.

Au bureau seulement si c'est opportun

Quand bien même Musk demande à ses collaborateurs de revenir au bureau à temps plein, cette prise de position devient anachronique. Durant les confinements, force a toutefois été de constater que le travail à domicile à 100% n’était pas une bonne chose. “Si vous ne faites que du télétravail, vous courrez le risque de voir les collaborateurs perdre le lien avec leur entreprise”, croit savoir Anouk Vanhecke, senior recruiter Digital Business Solutions chez Sibelga. Le lien reste important, notamment via les rencontres et les réunions au bureau. En fonction du thème, une réunion via Teams peut se révéler plus judicieuse, par exemple pour une rencontre purement informelle ou une entrevue au bureau dans le cadre d’un atelier.” Chez Sibelga, les informaticiens travaillent au maximum 2 jours – ou 4 demi-journées – à domicile.

Faire la fête au bureau

“Nous ne demandons pas à nos collaborateurs de travailler un nombre de jours fixe au bureau ou chez le client, enchaîne Ann De Ryck, directrice RH chez Inetum-Realdolmen. Mais nous avons évidemment établi un cadre pour le travail à domicile et au bureau.” Pour certaines activités spécifiques, l’accord prévoit que le bureau sera l’endroit privilégié, notamment pour des lancements de projets, un brainstorming ou la célébration de la réussite d’une mission. “Certes, il est toujours possible de venir au bureau, insiste Ann De Ryck, mais notre point de départ est que le déplacement doit avoir une valeur ajoutée.”

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