Le hurlement du Coyote

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Le coyote n’est pas facile à piéger. Il chasse en bandes qui collaborent à merveille. Il arrive cependant que l’un d’eux se détache des autres pour poursuivre une proie. Il est très rusé et capable de fondre sur sa proie quand elle s’y attend le moins. Quant à son hurlement si caractéristique, il l’émet toute l’année durant, généralement au lever et au coucher du soleil. Le coyote se retrouve aussi sur le totem des scouts.

Le coyote n’est pas facile à piéger. Il chasse en bandes qui collaborent à merveille. Il arrive cependant que l’un d’eux se détache des autres pour poursuivre une proie. Il est très rusé et capable de fondre sur sa proie quand elle s’y attend le moins. Quant à son hurlement si caractéristique, il l’émet toute l’année durant, généralement au lever et au coucher du soleil. Le coyote se retrouve aussi sur le totem des scouts.

Les créateurs du détecteur de radars Coyote Systems ont donc fait dans un premier temps honneur à leur nom, mais de chasseurs, les voici à présent devenus chassés. Leur appareil est en effet interdit en Allemagne, en Suisse et en Autriche, alors qu’en France, où le service a vu le jour en 2006, l’on envisage aussi de le supprimer. En Belgique, les plus de 180.000 utilisateurs qui s’acquittent de 12 EUR par mois, ne s’en font pas encore. Ont-ils raison?

Je n’ai pas de Coyote, mais mon patron bien, à sa grande satisfaction. Celle-ci est d’ailleurs de mise chez chaque utilisateur. Tromper la police et les autorités est devenu un sport national. Le Coyote permet en outre d’économiser pas mal d’amendes pour excès de vitesse et est jusqu’à présent licite, puisqu’il exploite l’information sur la position des radars que s’échangent les automobilistes. Mais est-ce bien là une garantie pour une plus grande sécurité sur la route? Mon GPS intègre aussi un détecteur, du moins des radars fixes le long des autoroutes et routes principales.

C’est sûr que cela procure un sentiment de confort, surtout à l’étranger, où l’on ne sait pas où se trouvent les distributeurs d’argent. Est-ce que je roule pour autant plus dangereusement? Non. Est-ce que je roule plus vite? Parfois oui. Mais faut-il donc interdire le hurlement aigu du GPS ou du Coyote? Conduire en téléphonant, en envoyant des SMS ou en consultant son mail est nettement plus dangereux et est interdit à juste titre.

En France, les autorités affirment qu’il y a plus d’accidents mortels depuis l’utilisation du Coyote. Avec un million d’utilisateurs, c’est difficile à estimer. Peut-être les abonnés à Coyote peuvent-ils aussi cafarder, lorsque que quelqu’un fonce à du 150, 160 ou plus sur l’autoroute? Holà. Si l’on introduit bientôt les péages, l’on saura précisément la vitesse à laquelle un automobiliste a roulé d’un point a à un point b. Le Coyote sera-t-il alors superflu? Je crains qu’il soit encore suffisamment rusé pour dénicher les chasseurs. Le hurlement du Coyote n’est pas prêt de s’arrêter.

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