Nombre de jeunes préfèrent devenir des cybercriminels plutôt que des experts en sécurité

/ © istock
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Beaucoup de jeunes sont vite tentés de prendre un mauvais pli et d’utiliser leurs compétences en sécurité pour mettre au point des cyber-menaces au lieu de les combattre. Voilà ce que met en lumière un rapport de Kaspersky Lab.

Il y a trop peu de professionnels de la sécurité et ce, à une époque où les menaces internet n’ont jamais été aussi importantes et où les piratages et autres attaques DDoS n’ont jamais été aussi nombreuses, amples et sophistiquées. Ces attaques sont également toujours plus souvent exécutées par des ados, comme l’a observé l’entreprise de sécurité Kaspersky Lab. Le fournisseur a commandité une étude chez Arlington Research qui a interrogé 11.531 jeunes consommateurs âgés de 16 à 25 ans aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Italie, en Espagne, en France et en Allemagne. Cette étude révèle quelques résultats alarmants.

Plutôt clandestin?

Une bonne nouvelle, c’est qu’un jeune sur quatre (27%) envisage une carrière dans le domaine de la cyber-sécurité et que quasiment la moitié (47%) des personnes interrogées estime pouvoir y démontrer leur talent. Ce qui est nettement moins drôle, c’est que d’autres répondent être attirés par des activités plus douteuses et vouloir par exemple exploiter leurs compétences à des activités clandestines (16%), à des gains financiers (11%) ou encore “à se faire plaisir” (17%).

Parmi les jeunes de 18 ans, 23% connaissent au moins une personne qui s’occupe de cyber-activités illégales telles le hacking (piratage). Plus de la moitié (57%) des jeunes âgés de moins de 25 ans considère en outre le piratage comme une compétence ‘impressionnante’. Voilà comment la “profession” de cybercriminel semble davantage plaire à un certain groupe de jeunes que celle consistant à lutter contre la criminalité. Quasiment trois-quarts des jeunes (71%) ne sont pas non plus conscients des possibilités de fin d’études ou des places de stage dans le domaine de la sécurité IT.

Responsabilité partagée

Arlington Research a interrogé en outre aussi 2.120 professionnels IT sur la problématique. Quasiment trois-quarts (73%) des entreprises admettent qu’il est malaisé de trouver des professionnels IT bien formés. Une très grande majorité des professionnels dans l’industrie (93%) déclare que la profession doit continuer d’évoluer pour rester dans le coup vis-à-vis des dangers actuels et futurs.

87% estiment aussi qu’il est important que les jeunes prennent part à la lutte contre la cybercriminalité. Nombre d’employeurs semblent en outre ne pas offrir de fonctions en cyber-sécurité au niveau basique.

Il convient donc d’en faire plus pour stimuler les jeunes à choisir une carrière dans la cyber-sécurité et à utiliser leurs compétences de manière positive, indique le rapport de Kaspersky Lab. 62 pour cent des professionnels IT pensent que ce sont les institutions éducatives qui doivent avant tout assumer la responsabilité de la préparation des futures générations de professionnels de la cyber-sécurité. Mais du côté des employeurs, il convient de trouver aussi un trajet de carrière parfaitement clair pour les experts de la sécurité. 27% des personnes interrogées mettent quand même la responsabilité primaire sur le métier (business), comme il ressort de l’étude.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire