Google va ouvrir un Quantum AI Lab

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Google va, conjointement avec la NASA, utiliser un superordinateur quantique canadien pour effectuer de la recherche en matière d’apprentissage machine (‘machine learning’).

“Pour créer un moteur de recherche plus utile, nous devons pouvoir mieux comprendre les questions qui se posent et ce qui se trouve sur le web”, affirme Harmut Neven, director of engineering de Google, sur le Research Blog de l’entreprise. Google va ouvrir dès lors aussi un ‘Quantum Artificial Intelligence Lab’, pour lequel elle va collaborer avec le centre de recherche Ames de la NASA en Califonie. Dans ce centre de la NASA, l’on va installer un ordinateur de la firme canadienne D-Wave Systems, dont le fonctionnement repose sur la technologie quantique. Cette dernière permet de développer simultanément un grand nombre de solutions possibles à un problème spécifique. Le système ‘D-Wave Two’ coûtera quelque 10 millions de dollars, et son exploitation partagée sera gérée par l’Universities Space Research Association. Pour Google, les systèmes D-Wave ne sont pas un terrain inconnu, puisque fin 2009, Neven publiait, conjointement avec D-Wave déjà, un ouvrage sur les implémentations de l’apprentissage machine sur ces systèmes.

Une approche quantique propre

Cela fait tout un temps déjà que l’on aspire à développer des ordinateurs quantiques en tant que possibilité de contourner les modèles de traitement relativement rigides des systèmes informatiques actuels. Un ordinateur quantique doit pouvoir mettre simultanément au point diverses solutions, ce qui a notamment suscité l’intérêt d’instances qui entendent décoder les messages cryptés. Aujourd’hui, les premières applications en sont déjà utilisées dans le domaine de la production et de la diffusion de clés de cryptage, mais le développement d’unités de processeur à base quantique (qui traitent des qubits – quantum bits -, à savoir l’équivalent quantique des ‘bits’) continue à générer d’importants problèmes.

L’entreprise D-Wave Systems installée à Vancouver (Canada) lance à présent les premiers ordinateurs quantiques commerciaux, pour lesquels elle a mis au point une technologie atypique propre. Des chercheurs se sont posés pas mal de question à ce propos, mais des tests auraient entre-temps démontré que les systèmes D-Wave pour des algorithmes spécifiques s’avéraient jusqu’à 11.000 fois plus rapides que les systèmes basés sur des puces Intel standard. La puce de D-Wave contient 512 qubits et serait refroidie jusqu’à pratiquement le zéro absolu. Le prix d’un tel système serait compris entre 10 et 15 millions de dollars environ. En 2010, le spécialiste de la défense Lockheed Martin acheta une première machine, un D-Wave One, et l’aurait entre-temps déjà mise à niveau.

La canadienne D-Wave aurait déjà reçu quelque 100 millions de dollars en fonds d’investissement, entre autres de Jeff Bezos (Amazon) et d’In-Q-Tel, la division investissements de la CIA, le service de renseignements américain. In-Q-Tel et Google ont-elles-mêmes déjà investi conjointement dans une startup appelée Record Future.

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