Condamnation de l’entreprise qui a vendu de faux suiveurs

© istock
Els Bellens

Vendre de faux amis est interdit. C’est du moins la conclusion d’un tribunal de New York. Ce jugement pourrait constituer un précédent pour les médias sociaux.

L’affaire porte sur Devumi, une entreprise qui a vendu des millions de faux j’aime, retweets et suiveurs sur les médias sociaux. Devumi proposait notamment des comptes bot sur Twitter, YouTube, LinkedIn, SoundCloud et Pinterest, parfois avec des photos volées à d’autres personnes. Les comptes étaient ensuite vendus sous forme de faux ‘engagement’ à qui acceptait de payer.

La procureure générale new-yorkaise Letitia James a à présent trouvé un arrangement avec l’entreprise. “Les bots et autres comptes factices ont submergé les plates-formes de médias sociaux et ont souvent dérobé les identités de personnes bien réelles et ce, à des fins de fraude”, écrit James dans un communiqué. “Grâce à cet arrangement, nous envoyons un signal clair, selon lequel quiconque se fait de l’argent en abusant d’autrui ou en imitant l’identité de quelqu’un, enfreint la loi et doit par conséquent en assumer la responsabilité.”

Twitter salue la sentence

Twitter a rapidement réagi et a salué comme il se doit la sentence en signalant que ce que Devumi faisait, allait à l’encontre des règles de la plate-forme sociale. Les réseaux sociaux tels Twitter et Facebook sont depuis assez longtemps déjà aux prises avec de grandes quantités de faux comptes, qui seraient entre autres utilisés pour diffuser de la propagande.

Dans le cas de Devumi, il s’agissait de faux suiveurs, qui devaient donner l’impression que le compte payant était nettement plus populaire qu’en réalité et ce, dans le but d’attirer des annonceurs et de véritables suiveurs, selon la procureure.

Quelques clients de Devumi crurent qu’ils avaient payé pour acquérir des suiveurs bien réels, selon le site technologique Cnet. Entre 2015 et 2017, l’entreprise a ainsi empoché quelque quinze millions de dollar rien qu’en vendant ce qu’on appelle en jargon des ‘social media engagements’. Un ensemble de 500.000 suiveurs sur Twitter revenait à 3.997 dollars. En vertu de l’arrangement conclu, l’entreprise devra payer une amende de 50.000 dollars et ne pourra plus se lancer dans des activités de même nature.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire