‘768k Day’: l’internet va-t-il de nouveau trembler sur ses bases?

Els Bellens

Dans un mois, on aura probablement droit à ‘768k Day’. Il s’agira là d’un moment important pour internet, dans la mesure où les gestionnaires de réseaux craignent que du matériel désuet puisse provoquer des problèmes sur le web.

C’est avec une certaine nervosité que les gestionnaires de réseaux envisagent ‘768k Day’, un moment où du matériel désuet pourrait rendre l’âme, parce qu’il ne serait plus adapté à la réalité galopante. Contrairement à, disons Y2K, voire au ‘bug millenium japonais‘, le coupable n’est ici pas le temps qui passe, mais l’internet en évolution constante.

C’est quoi?

‘768k Day’ est la suite de ‘512k Day’, l’une des plus importantes pannes internet à ce jour. Le 12 août 2014, des centaines d’ISP dans le monde se sont retrouvés hors ligne et ce, à cause (partiellement) des modems dépassés qu’ils utilisaient. Les modems se sont bloqués sur ce qu’on appelle le tableau de routage BGP, un fichier qui comprend les adresses IPv4 de tous les réseaux connus sur internet. Les anciens modems acceptaient les fichiers jusqu’à 512.000 lignes (512K), mais le douze août, l’opérateur télécom américain Verizon mit d’un coup 15.000 nouveaux routeurs en ligne, ce qui fait que le tableau BGP dépassa aussitôt la limite autorisée à ce moment là par le matériel de nombreux ISP. Toute une série de routeurs se plantèrent, et l’internet fut de ce fait fortement perturbé avec à la clé des retards ou des pages refusant simplement de se charger.

Nombre de ces anciens routeurs furent corrigés en 2014, afin d’élargir leurs limites de mémoire, pour qu’ils acceptent donc des tableaux de routage BGP plus longs. A l’époque, la nouvelle limite fut en toute hâte poussée à 768.000 lignes, soit 768k d’emplacements réseautiques IPv4 au monde.

Or cette limite est à présent quasiment atteinte. Selon ‘BGP4 table’, un compte Tweeter qui piste la quantité d’adresses IPv4 dans le monde, on en est, au moment d’écrire ces lignes, à 768.249 réseaux connectés.

Faut-il paniquer?

Probablement pas. La bonne nouvelle, c’est que cette fois, le web est mieux préparé qu’en 2014. Les gestionnaires de réseaux ont déjà connu pareil événement et ont le temps de le voir arriver, parce que plusieurs milliers d’adresses ne vont pas venir s’ajouter d’un seul coup. Beaucoup de routeurs hérités ont également déjà été corrigés ou remplacés.

Il y a toutefois un risque que chez les ISP plus modestes ou dans de grandes entreprises, des problèmes se manifestent encore, si le gestionnaire du réseau a omis de remplacer ou de mettre à niveau l’équipement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire