Un instrument en partie belge de la sonde sur Mars explique la perte de l’eau

Mars a perdu la plus grande partie de son volume d’eau. Grâce à un instrument en partie belge embarqué sur la sonde européenne Mars Express, des chercheurs ont pu lever un coin du voile sur la façon dont cela a pu se passer, selon l’agence aéronautique européenne ESA hier lundi.

Il est aujourd’hui suffisamment clair qu’il y a eu beaucoup d’eau sur la Planète Rouge, potentiellement même autant que sur la Terre. Mais Mars a vu un grand volume de son eau disparaître dans l’atmosphère au cours des quelques milliards d’années écoulées. C’est du reste encore et toujours le cas.

On ne sait pas avec certitude comment cela a pu se faire, mais selon une recherche avec le spectromètre Spicam partiellement belge équipant la sonde Mars Express lancée en juin 2003, certains processus sont devenus plus clairs. L’atmosphère en est la clé, semble-t-il. Des scientifiques ont examiné la vapeur d’eau dans l’atmosphère du sol jusqu’à une altitude de 100 km, sur huit années de Mars.

Anna Fedorova, de l’Académie russe des Sciences, et ses collègues ont trouvé que cette vapeur d’eau demeurait à moins de 60 km d’altitude, lorsque la planète se situait loin du soleil, mais grimpait jusqu’à 90 km, une fois que Mars se trouvait le plus proche de notre étoile. L’orbite de la planète oscille entre 207 et 249 millions de km du soleil. A proximité de ce dernier, les températures supérieures et la circulation plus intensive dans l’atmosphère font en sorte que l’eau ne gèle plus à une certaine altitude. La couche supérieure de l’atmosphère s’est humidifiée, puis s’est saturée en eau.

Pas d’explication complète

Cela explique pourquoi l’eau s’échappe plus rapidement durant cette saison: l’eau atteint une altitude supérieure, ce qui fait qu’elle disparaît dans l’espace. Et puis, il y a encore un second mécanisme. Au cours des années, où il y eut une énorme tempête de poussière sur Mars, l’atmosphère s’humidifia encore plus et de l’eau s’accumula sur plus de 80 km de hauteur.

Le chercheur français Jean-Yves Chaufray estime que la perte d’eau peut varier d’un facteur 100 en présence d’une tempête de poussière. Mars perd chaque milliard d’années l’équivalent d’une couche d’eau de deux mètres de hauteur. Mais même si on effectue une addition sur les quatre milliards d’années d’existence de la planète, cela n’explique pas encore où est passée la totalité de l’eau présente. Il est possible qu’elle ait disparu dans le sol ou peut-être l’eau s’est-elle échappée auparavant nettement plus vite, comme le suggère Chaufray.

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