Proximus lance un décodeur TV sur Android

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Pieterjan Van Leemputten

Une première en Europe: Proximus va équiper d’Android P son nouveau décodeur à commande vocale. En même temps, l’entreprise présente une nouvelle interface TV et y intègre un service de jeux dans le nuage.

Décodeur sur Android

Le nouveau décodeur sera disponible d’ici quelques mois et sera le premier en Europe à tourner sur Android P. Cela signifie qu’en plus des programmes TV, il sera possible d’installer des applis Android. Dans la boîte, on trouvera aussi la fonctionnalité Chromecast, ce qui facilitera la reproduction du contenu d’un smartphone sur la TV.

Le nouvel appareil pourra reproduire du contenu en HDR 4K, conserver jusqu’à 400 heures d’enregistrement dans le nuage et être piloté par la voix, une nouveauté que le concurrent Telenet avait également présentée récemment. Proximus promet que son décodeur se caractérisera par la plus faible consommation en courant sur le marché.

Proximus a opté pour Android comme plate-forme pour son décodeur, plus spécifiquement Android TV. Cela signifie que tout développeur d’une appli pour Android TV, qui sera agréée dans le Play Store, pourra aussi la faire tourner sur un décodeur Proximus.

Diffusion de jeux

Une nouveauté très étonnante est l’intégration à Shadow, un service français de diffusion de jeux, qui sera disponible via le décodeur. Shadow pourra en principe également être utilisé sans décodeur sur un PC ou un smartphone, mais disposera d’un module propre pour qui voudra jouer sur la TV. Cette dernière fonctionnalité sera intégrée au module.

Actuellement, Shadow n’est pas (encore) intégré à un abonnement, mais Proximus réfléchit à une offre conjointe, probablement à partir de l’automne.

Pour son offre belge, Shadow propose son service de diffusion de jeux à partir des centres de données de Paris et Amsterdam, donc pas via les centres de données de Proximus en Belgique. Est-ce un problème au niveau de la ‘jouabilité’? Pas du tout, d’après ce que nous avons pu savoir. Lors de la présentation, Shadow nous a permis d’essayer brièvement un jeu de course de la série Forza. Nous n’y avons noté aucune différence avec une expérience de jeu locale.

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Shadow affirme que son service est ‘jouable’ à partir d’une vitesse de 15 Mbps. Le service en question n’est cependant pas vraiment bon marché. Il revient à 30 euros par mois, mais sans les jeux. Le service se compose d’un PC Windows 10 virtuel, sur lequel vous pourrez utiliser vos propres jeux numériques à l’aide de plates-formes de jeu (telles Steam). L’avantage ici, c’est que vous pourrez continuer d’utiliser vos jeux, même si vous renoncez un jour à Shadow. Mais l’entreprise se positionne ainsi bien au-dessus de Google Stadia, qui sera gratuit sans jeu et proposera une bibliothèque de jeux pour 10 euros par mois.

Interface TV

Le nouveau décodeur sera fourni aussi avec une nouvelle interface TV. Celle-ci affichera non seulement l’ensemble des chaînes, la vidéo à la demande et les enregistrements, mais autorisera aussi une vision par thème (comme par exemple uniquement les séries). Le décodeur fera aussi des suggestions sur base de votre comportement de téléspectateur sous la dénomination Proximus Picks. Tout comme chez Telenet, le nouveau décodeur intègre le pilotage vocal, plus précisément dans la télécommande à l’aide d’un bouton. La télécommande ne se contente donc pas d’écouter de manière passive.

Proximus cible une expérience de type Netflix, où le téléspectateur n’est plus soumis à la présentation traditionnelle des chaînes. C’est ainsi qu’au fil des programmes, enregistrements et contenus VoD, il pourra rechercher un film déterminé. Ce qui est assez singulier, c’est que l’offre de Netflix ne se trouvera pas dans la fonction de recherche, sauf s’il s’agit d’une instruction de recherche pilotée par la voix, car celle-ci transitera par Android et emportera tout le contenu de toutes les applis.

Publicité personnalisée

Enfin, Proximus va recourir à la publicité personnalisée, par laquelle les annonceurs pourront orienter des spots vers des groupes-cibles spécifiques. L’opérateur collaborera pour ce faire avec les chaînes, même si les négociations ne sont pas encore terminées. Des tests ont été effectués, mais on ne sait pas encore clairement quels sont les acteurs intéressés.

“Nous sommes actuellement en contact avec toutes les agences de médias”, affirme le CEO Dominique Leroy. “Nous négocions encore en vue de signer les contrats, mais nous avançons bien.” Leroy insiste ici sur les avantages: “Nous leur proposons un produit sur TV, qui offre les mêmes capacités qu’un produit numérique, où l’on peut contrôler analytiquement combien de personnes l’ont vu.”

Proximus ajoute qu’elle ne va pas elle-même faire chevaucher la publicité TV avec des spots locaux. Elle proposera surtout aux chaînes la possibilité de segmenter et l’analytique. L’objectif est que les régies publicitaires existantes (des chaînes) continuent de vendre des annonces, tout en pouvant mieux segmenter.

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