IBM Power8 ouverte aux big data

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

L’architecture Power d’IBM a été ouverte, comme l’a fait ARM, et cible sciemment les big data dans sa nouvelle version Power8.

Les top-processeurs pour serveurs s’avèrent coûteux à développer et à produire, s’ils ne sont supportés que par un petit nombre de clients et – qui plus est – par un nombre réduit d’unités vendues. La gamme de processeur Power d’IBM en souffre aussi, et IBM a donc recherché une solution en hébergeant l’architecture Power dans l’OpenPower Foundation, fin de l’année dernière. Cette dernière compte entre autres Google (présidence), Nvidia, Samsung, Micron, ZTE et d’autres encore parmi ses 26 membres. IBM a hébergé dans cette fondation les spécifications du nouveau processeur Power8 avec la possibilité pour les membres de la fondation et les titulaires de licence de réaliser des développements propres en la matière. C’est comparable avec l’approche de l’entreprise ARM, qui se concentre sur l’architecture de base du processeur et la met ensuite à disposition de tiers sous licence.

Power8 et big data

IBM a à présent annoncé les premiers systèmes sur base de l’architecture Power8, sciemment destinés à des applications d’analyse dans le monde big data. Le processeur dispose à cette fin de plus de 4 milliards de transistors dans 12 noyaux de traitement notamment. Les systèmes peuvent tourner entièrement sous Linux, pour lequel l’on fait entre autres appel à la version serveur Ubuntu de Canonical et à une variante Power de la plate-forme de virtualisation KVM. IBM se targue que ces systèmes peuvent analyser les données jusqu’à 50 fois plus rapidement que les systèmes basés x86, et sont entre autres destinés à des fins d’évolutivité ‘scale-out’ dans les centres de données. Disponible à partir de juin, IBM Global Financing offrira aussi des possibilités de financement pour ces systèmes.

Google et consorts

Google est considérée comme un membre-clé de l’OpenPower Foundation et comme un faiseur de tendances dans le monde des services web et applications agnostiques sur le plan des processeurs, avec le besoin de grandes quantités de puissance de traitement dans des serveurs qui sont adaptés en conséquence. Dès le départ, Google a dès lors développé et fabriqué ses propres serveurs. Grâce à l’ouverture de l’architecture Power, il est à présent possible d’entourer le processeur avec des coprocesseurs spécialisés tels des puces graphiques ou d’analyse, d’accès à la mémoire, etc.

Le phénomène OpenPower s’inscrit aussi dans une évolution, où l’évidence de l’architecture x86, telle qu’elle est incarnée par les processeurs pour serveurs d’Intel, régresse dans les centres de données. De l’attention est également accordée au processeur ARM comme base de petits serveurs qui, en grandes quantités, composeraient des centres de données plus économes en courant. Les fabricants et exploitants de grands centres de données pourraient ainsi à terme différencier leur infrastructure en matière de fonctionnalité et de tarifs pour les clients.

Par ailleurs, l’ouverture des architectures de processeur n’est pas du tout une exception, surtout si leur longévité s’en trouve ainsi accrue. C’est ainsi que les spécifications des processeurs T1 et T2 Sparc (de Sun, aujourd’hui Oracle) ont déjà été mises en open source, tandis que l’architecture de processeur MIPS pionnière RISC est utilisée depuis des années comme base pour de nouveaux développements par des titulaires de licence, notamment en Chine (pour des superordinateurs entre autres).

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