Frank Robben: “Rationaliser les investissements de la plate-forme e-Health”

En ces temps de contractions budgétaires, Frank Robben veut faire passer une mise en garde aux négociateurs gouvernementaux.: tout nouvel investissement doit être justifié par un ROI concret pour le patient.

En ces temps de contractions budgétaires, Frank Robben veut faire passer une mise en garde aux négociateurs gouvernementaux.: tout nouvel investissement doit être justifié par un ROI concret pour le patient. Invité à inaugurer le colloque “Patient numérique et informatique nomade” qui se tenait ce 20 octobre à Liège, Frank Robben a tenu à tirer ce qui ressemble fort à une sonnette d’alarme. Selon lui, la longueur du projet eHealth et, surtout, les perspectives budgétaires ne laissent plus de place au doute: il s’agit désormais d’accélérer le mouvement et d'”atterrir”.

Son message s’adresse tout particulièrement au monde politique et aux négociateurs fédéraux, dans l’espoir que sa vision des choses soit prise en compte dans le futur programme gouvernemental.

“Je ne continuerai pas d’investir dans la plate-forme eHealth s’il n’y a pas, à la clé, un ROI concret pour le patient et les soins qui lui sont destinés. On ne peut plus perdre de temps. Je le dis avant que l’on ne doive agir dans l’urgence.” Il regrette notamment que chaque euro investi dans la plate-forme eHealth soit un euro en moins que l’on puisse utiliser pour financer les soins au patient. “Il faut raisonner de manière plus rationnelle”, insiste-t-il.

Et, pour ce faire, il s’agit désormais de se concentrer sur quelques priorités parmi la longue liste de projets définis (qui ne seront pas pour autant oubliés mais qui ne pourront pas tous être réalisés en même temps). “Nous avons besoin d’un management de crise.”

Deux projets sont, à ses yeux, clairement prioritaires: les échanges de données entre les divers acteurs du monde des soins de santé et le développement d’un “coffre-fort” centralisé des données.
Côté échanges, il prône l’accélération du processus. “D’ici fin 2012, tous les hôpitaux devront disposer d’une solution DMI (Dossier Médical Informatisé).” Il faudra par ailleurs stimuler leur utilisation par les médecins. Par ailleurs, “le gouvernement doit imposer aux hôpitaux de référencer tous leurs documents afin qu’ils soient accessibles dans le répertoire central” (à savoir l’un des 5 “hubs” que compte encore la Belgique et le “MetaHub” qui permet de savoir où chaque donnée ou dossier est référencé).

Côté “coffre-fort”, la décision de savoir s’il y en aura un ou deux (un fédéral ou deux régionaux) n’a pas encore été tranchée. Au niveau fédéral, les besoins fonctionnels sont en tout cas en phase de définition, l’objectif étant de veiller à ce que seules les personnes autorisées puissent accéder aux informations. “L’accès devra être granulaire. Certaines parties du dossier patient partagé seront cryptées à l’aide de deux clés. Le décryptage exigera de disposer de deux sésames, l’un géré et fourni par la plate-forme eHealth, l’autre par la plate-forme eCare.”

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