Une ONG belge va utiliser la chaîne de blocs pour distribuer des dons de manière plus efficiente

Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

L’ONG VIA Don Bosco a annoncé hier jeudi un projet de chaîne de blocs en collaboration avec Settlemint. La technologie anti-fraude devrait réduire les frais administratifs, de sorte que les dons puissent être davantage utilisés à ce pourquoi ils sont destinés.

Les ONG actives dans des pays pauvres et instables sont souvent confrontées à la corruption, la fraude et des budgets mal utilisés. Pour ce type d’organisation, il importe donc de bien suivre ce qui se passe sur place avec les fonds versés. Mais cela va de pair avec une administration assez lourde: de la sélection méticuleuse de partenaires fiables jusqu’à l’élaboration de rapports concernant tous les processus financiers.

Pour l’ONG VIA Don Bosco, ces tâches prennent, à l’entendre, 40 pour cent du temps de son personnel à Bruxelles. Et chez ses partenaires internationaux, cela peut prendre même encore plus de temps. VIA Don Bosco investit annuellement 9 millions d’euros dans des institutions d’enseignement et dans des initiatives de création d’emplois pour la jeunesse en Afrique et en Amérique latine. La moitié de ce montant provient des autorités belges, et l’autre moitié de dons. “Pour optimaliser notre impact, nous souhaitons utiliser ces fonds d’une manière aussi effective et efficiente que possible”, explique Filip Lammens, CEO de VIA Don Bosco.

Voilà pourquoi l’ONG lance à présent un projet de chaîne de blocs. La chaîne de blocs (blockchain) offre l’avantage que toute attribution de moyens peut être tenue à jour dans une comptabilité transparente, sans la moindre possibilité de fraude. Et comme ces données peuvent être directement sollicitées sur place par les organisations, cela ne peut que réduire les frais administratifs généraux.

“En faisant appel aux bases de données partagées de la chaîne de blocs, nous pouvons suivre directement les activités de toutes les parties impliquées, sans compter que toutes ces données sont aussi vérifiées. Les six mois habituels dont nous avons besoin pour contrôler l’information financière de chaque école et de chaque bureau dans chaque pays, sont ainsi ramenés à quelques secondes seulement”, apprend-on.

Un stimulus numérique à la collaboration au développement

Pour appliquer cette technologie, VIA Don Bosco fait appel à des experts du groupe de recherche ‘Security & Privacy’ de l’Howest et à la startup Settlemint, qui a développé une solution middleware distribuée.

La collaboration a été annoncée hier jeudi par Filip Lammens de VIA Don Bosco et par Roderik van der Veer, le CTO de Settlemint, en présence du ministre Alexander De Croo. La startup et l’ONG ont été réunies par la plate-forme D4D-Be, une initiative créée l’année dernière en vue de stimuler numériquement la collaboration belge au développement. Setllemint et VIA Don Bosco ont annoncé leur collaboration au Kenya, où le ministre en charge de la collaboration au développement effectue une tournée de deux jours, conjointement avec une dizaine de startups belges.

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