Maurice Engelen quitte SonicAngel

Les chemins des fondateurs Bart Becks et Maurice Engelen se séparent chez SonicAngel. Maurice Engelen a remis sa démission en tant qu’administrateur délégué et que directeur.

Les chemins des fondateurs Bart Becks et Maurice Engelen se séparent chez SonicAngel. Maurice Engelen a remis sa démission en tant qu’administrateur délégué et que directeur. Maurice Engelen confirme l’information selon laquelle il quitte SonicAngel, mais il ne souhaite faire aucun commentaire. Selon certaines sources internes à SonicAngel, il n’admettrait pas que son collègue de la première heure Becks lui refile toutes les responsabilités, alors que ce dernier est quasiment invisible et ne gère pas l’entreprise comme c’était convenu.

SonicAngel a été créée en 2009. Selon un accord entre les deux hommes, Bart Becks devait diriger l’entreprise, alors qu’Engelen se chargerait de l’aspect créatif. SonicAngel entendait en tant que promoteur et accompagnateur d’artistes musicaux prometteurs offrir une alternative aux firmes de disques traditionnelles. Les fans étaient impliqués aussi dans la startup par crowdfunding (financement participatif).

Quatre investisseurs privés – Vic Keersmaekers, Dirk Ghekiere, Alain De Taille et Wim Dewaele – ont apporté conjointement 1 million d’euros de capital sur base du plan commercial particulièrement ambitieux élaboré par Bart Becks. Il y présentait un chiffre d’affaires spectaculaire et la création de toute une série de filiales à l’étranger.

Bureaux fictifs Becks a à plusieurs reprises déjà expliqué aux médias que SonicAngel avait ouvert des bureaux notamment à Singapour et à Los Angeles, mais aussi en Europe. Or ces bureaux semblent ne pas exister. Becks l’admet à présent pour la première fois. Le chiffre d’affaires envisagé brille par son absence. Il n’est pas question non plus des dizaines d’artistes que l’on voulait atteindre dans divers pays.

Ces derniers mois, des collaborateurs n’ont cessé de s’en aller de chez SonicAngel, que ce soit volontairement ou non. Le personnel n’est plus constitué que de trois employés, contre quinze précédemment. Bart Becks en personne avait pourtant déclaré que pour fin 201, il souhaitait occuper au niveau mondial cinquante collaborateurs fixes et cent freelances.

Un ex-employé parle d’un navire sans capitaine et en train de sombrer car Bart Becks est rarement à son poste, selon lui. Au niveau des bilans, l’entreprise a essuyé en 2010 une perte de 386.000 euros, mais a enregistré en 2011 un bénéfice de 258.000 euros.

Bart Becks ne nie pas les problèmes chez SonicAngel – il invoque le marché difficile -, mais il espère pouvoir effectuer une restructuration.

Des sources fiables indiquent à présent que des difficultés existent aussi depuis tout un temps déjà entre Becks et les investisseurs. L’entrepreneur Vic Keersmaekers de la société Roland installée à Geel a à plusieurs reprises déjà demandé au “wonderboy” Bart Becks de la transparence et une politique crédible.

Et Keersmaekers n’est pas le seul à se plaindre de la sorte. Plus d’un investisseur se sent roulé et trompé et souhaite se retirer le plus rapidement possible de SonicAngel. Des artistes aussi – à savoir les clients – ont déjà tourné le dos à Becks. Aujourd’hui, tout au plus dix artistes auraient encore leur sort lié à SonicAngel.

Plates-formes vides En dehors de SonicAngel, Becks avait d’autres grandes ambitions encore. C’est ainsi qu’il a lancé entre autres également FilmAngel et FashionAngel, mais aujourd’hui, il semble qu’il s’agisse essentiellement de plates-formes locales sans grandes activités réelles. Il n’est pas non plus ici question de l’internationalisation annoncée.

Son projet AngelMe – qui entend accompagner financièrement de jeunes entreprises créatives – a trouvé un abri à Hasselt (Kaai 16) grâce à la collecte de fonds de sponsoring (d’Electrabel et de Belfius notamment).

Les spécialistes se posent cependant des questions à propos du fonctionnement quotidien d’AngelMe, dont les rentrées restent faibles. L’a.s.b.l. Angel Center, créée le 1er juillet 2012, a été assez bizarrement démantelée unilatéralement le 5 mars 2013. Les ‘Angel Centers’ à l’étranger – aussi annoncés par la bourgmestre de Hasselt, Hilde Claes – brillent par leur absence.

Bart Becks, lui, voit les choses autrement: “SonicAngel va mal”, déclare-t-il. “Mais les trois autres concepts de crowdfunding – Film, Fashion et AngelMe – tournent bien et assurent un équilibre.” (KC)



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