Google condamné à verser plus de 20 millions d’euros au groupe Rossel

Bernard Marchant, PDG de Rossel. © Pablo Garrigos

Le Tribunal des activités économiques de Paris a condamné Google à verser un peu plus de 20 millions d’euros au groupe de presse belge Rossel pour pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. L’information a été confirmée par le géant américain, qui a décidé de faire appel.

Le tribunal a condamné Google à verser 13,7 millions d’euros de dommages et intérêts financiers directs à Rossel, auxquels s’ajoutent les intérêts légaux et 5 millions d’euros de préjudice moral.

Le groupe, qui détient notamment La Voix du Nord, Le Courrier Picard, 20 Minutes, Le Soir et RTL Belgique, avait introduit son action en justice en décembre 2021. Rossel s’appuyait sur la décision de juin 2021 de l’Autorité de la concurrence française, qui avait constaté des comportements anticoncurrentiels de Google dans les technologies publicitaires au détriment des éditeurs médias.

Rossel réclamait 832 millions d’euros de dommages et intérêts. Le tribunal a refusé de se prononcer sur l’efficacité des mesures correctives imposées en 2021 par l’Autorité de la concurrence et a écarté les montants réclamés pour les préjudices allégués entre décembre 2020 et 2030. Plusieurs postes de préjudices ont été totalement écartés ou drastiquement réduits, d’après mind Media.

‘Demandes exorbitantes’

‘Nous notons que le tribunal a rejeté la grande majorité de ces demandes exorbitantes, cependant nous ne sommes pas d’accord avec la décision dans son ensemble et nous ferons appel’, a déclaré un porte-parole de Google. ‘Ces poursuites opportunistes concernant nos produits publicitaires tiers reposent sur des interprétations erronées du secteur de la technologie publicitaire, qui est extrêmement concurrentiel et évolue rapidement’, a-t-il ajouté. Sollicité par l’agence de presse Belga, le CEO du groupe Rossel, Bernard Marchand, n’a pas donné suite dans l’immédiat.

Google fait face à une douzaine de procès similaires devant les tribunaux français. En octobre 2024, le groupe avait perdu un premier procès face à l’entreprise de technologie publicitaire Equativ, mais avait réussi à faire réduire les indemnités à 26 millions d’euros sur les 471 millions réclamés. D’autres affaires impliquant Ouest-France, Les Échos, Le Parisien, Le Figaro, M6, Prisma Media, Reworld Media et Dailymotion sont toujours en cours, avec des jugements prévus en 2026.

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