‘Touche pas à mon restaurant’!

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Ils sont fous ces Néerlandais, enfin pas tous, mais quelques-uns. Quoique. Je n’ose y penser, et pourtant. Je me trouvais en plaisante compagnie dans un restaurant agréable, occupé à deviser tout en sirotant un bon verre de vin, lorsque subitement, un gars en chemise et pantalon bleu se retrouva près de moi. C’était, semble-t-il, un informaticien en cours de formation.

Ils sont fous ces Néerlandais, enfin pas tous, mais quelques-uns. Quoique. Je n’ose y penser, et pourtant. Je me trouvais en plaisante compagnie dans un restaurant agréable, occupé à deviser tout en sirotant un bon verre de vin, lorsque subitement, un gars en chemise et pantalon bleu se retrouva près de moi. C’était, semble-t-il, un informaticien en cours de formation.

“Il doit apprendre à écouter ce que le client désire et fournir exactement ce qu’il demande”, m’expliqua le directeur d’une entreprise néerlandaise de services ICT. Je n’en croyais pas mes oreilles. Il s’avéra que ce patron envoyait tous ses collaborateurs faire un stage de trois jours dans ce restaurant. Il s’agissait de l’entreprise Lust d’Hilversum. Il fallait le faire (‘lust’ signifie envie, désir, appétits en français). Je pensai l’espace d’un instant que c’était une plaisanterie, mais non. Le directeur l’a d’ailleurs confirmé dans le magazine néerlandais Computable: “Un simple atelier sur la gestion de projet ne change pas le comportement.”

Un petit informaticien tout de bleu vêtu qui se fait sonner les cloches. Non, il ne peut pas enregistrer de commandes, même pas lorsque le client demande un dessert, alors qu’il a déjà débarrassé la table. Fournir exactement ce qui est demandé, après avoir écouté attentivement le client, cela s’appelle.

Le lendemain dans la cuisine. S’il y a bien un endroit où l’on respecte strictement la hiérarchie, c’est bien la cuisine. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai aussi fait la plonge en extra. Je croyais alors que ‘le chef’, c’était le ‘Jef’, son nom quoi!, et je l’appelai ainsi, ce qui me valut une solide réprimande. En cuisine, le chef, c’est le chef! Il faut être vraiment fou à lier pour travailler dan un tel environnement quand on est jeune informaticien…

Qu’on le fasse bosser dans tout ce qui est système de caisse, chaîne d’approvisionnement, plate-forme décisionnelle clients et desiderata, site web, éventuellement l’enregistrement sans fil de commandes ou la cuisine entièrement numérisée,… Cela fait partie de son job. Qu’on lui demande de fournir ce qui est demandé dans le délai et le budget prévus,

OK. Mais épargnez-moi la présence de ces petits hommes bleus dans mon restaurant. Entre nous, je pense du reste qu’eux-mêmes trouvent l’idée complètement débile. Cela me semble en tout cas quelque peu exagéré.

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