The generation why?

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Ces dernières années, remarquez-vous vous aussi que dans les discours, l’on se réfère à chaque fois à la génération Y et que l’orateur parle systématiquement de ses propres enfants? Et que cela introduit une approche euphorique de la manière dont les jeunes appréhendent les médias sociaux, les nouvelles technologies, les nouvelles formes de communication, etc.?

Ces dernières années, remarquez-vous vous aussi que dans les discours, l’on se réfère à chaque fois à la génération Y et que l’orateur parle systématiquement de ses propres enfants? Et que cela introduit une approche euphorique de la manière dont les jeunes appréhendent les médias sociaux, les nouvelles technologies, les nouvelles formes de communication, etc.?

Et que les entreprises doivent s’y adapter très vite, au risque de voir les jeunes s’en détourner. Jusqu’à il y a quelques années, l’on ne parlait jamais des enfants dans les discours, alors qu’aujourd’hui, l’auditoire a tout loisir de faire connaissance avec la vie de famille des orateurs: ‘ma fille de 9 ans fait ceci… ou mon fils de 12 ans est fou de…’ Souvent d’ailleurs, les orateurs aiment exagérer. Leur éloge de la jeunesse, peut-être la génération la plus dorlotée de l’histoire occidentale, a quelque chose d’étrange.

Naturellement, il y a une sorte de sentiment de culpabilité. Notre génération à nous, les baby boomers, est quasiment toujours sur la route et rarement à la maison. La nouvelle génération Y que j’appelle aussi parfois la generation why?, ne délivre, elle, pas de message, opte pour le confort, un horaire de travail revu à la baisse et pour plus de loisirs. Le retour du balancier. Mais devons-nous qualifier pour autant cette approche de salvatrice? Non, nous pouvons et devons saisir l’occasion pour redéfinir les structures professionnelles hiérarchiques encore et toujours puissantes en une configuration matricielle.

Voilà ce qu’a également déclaré Deloitte lors du tout récent meeting Leadership à Paris. En même temps, le nombre d’heures de travail effectives dans les pays occidentaux en est arrivé à un seuil historiquement bas. En Chine et en Inde, des jeunes particulièrement qualifiés et formés sont prêts à travailler à fond pour s’approprier notre bien-être. Ce n’est pas une generation why?, mais bien une generation now! Leur ambition est dévorante. Voilà pourquoi, nous devons aussi adapter nos entreprises et privilégier la créativité et l’esprit d’entreprendre. Avant qu’il ne soit trop tard…

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