Le Flamand d’aujourd’hui possède beaucoup (trop?) d’écrans

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Pieterjan Van Leemputten

Le Flamand accueille à bras ouverts les smartphones, Whatsapp, Netflix, voire les ‘wearables’. Mais plus il dispose d’écrans et de services numériques, plus il éprouve des difficultés à maîtriser tout cet ensemble hétéroclite.

iMinds et l’Universiteit Gent examinent chaque année avec le Digimeter l’utilisation des médias en Flandre. De cette étude, l’on apprend que les médias classiques comme la télévision linéaire ne régressent pas. Mais aussi que c’est surtout chez les ados et les personnes entre vingt et trente ans que l’on retrouve une foule de nouveaux médias qui viennent s’ajouter les uns aux autres au fil du temps.

A en croire le Digimeter, 68,5 pour cent des Flamands possèdent aujourd’hui un smartphone, 55,8 pour cent une tablette, 78,8 pour cent un ordinateur portable et 51,1 pour cent un ordinateur de bureau. A l’exception du marché des smartphones encore et toujours en croissance, ces chiffres restent plus ou moins stables. Pour la première fois, l’enquête s’intéresse aux ‘wearables’, qui atteignent aujourd’hui 7,6 pour cent de la population flamande.

Mais l’utilisation des nouveaux médias via ce qu’on appelle les services ‘over-the-top’ (OTT) s’amplifie. C’est ainsi que Netflix touche à présent 26 pour cent des Flamands (600.000 personnes), alors que le pourcentage qui utilise quotidiennement Facebook Messenger est passé de 30 à quasiment 40 pour cent. Pour WhatsApp, l’on en est à un quart de la population, alors que Snapchat atteint aujourd’hui 15 pour cent des Flamands, surtout les jeunes. 78 pour cent des Flamands possèdent au moins trois écrans chez eux, voire cinq ou plus pour 26 pour cent d’entre eux.

Plus de médias, mais moins de temps libre

Le professeur Lieven De Marez signale que cette consommation des médias éprouve certains utilisateurs. C’est ainsi que les personnes âgées entre vingt et trente ans sont souvent des utilisateurs intensifs des nouveaux médias, ce qu’ils faisaient déjà lorsqu’ils étaient plus jeunes encore. “Mais dans cette période de la vie, le temps pour les utiliser devient une denrée rare, notamment à cause du travail ou parce qu’ils ont des enfants désormais”, déclare De Marez. En même temps, l’utilisation de ces médias prend parfois une forme d’addiction.

“Il y a de plus en plus d’écrans à la maison et l’on utilise des services OTT en plus des médias classiques. Il en résulte que 44 pour cent des Flamands passent au moins une heure par jour sur Facebook. C’est là qu’on peut parler du phénomène d’addiction.”

Autorégulation

De Marez n’évoque pas le danger ou l’impact des médias, mais fait observer qu’il existe une sorte de modus vivendi, par lequel les gens s’imposent eux-mêmes des règles comportementales. “Ils vont par exemple étudier sciemment dans des endroits, où l’on ne peut pas utiliser un smartphone.”

Dans certains cas (1,5 pour cent), les gens vont même échanger leur smartphone contre un simple GSM, ou ils quittent Facebook (2,5 pour cent). Mais cela reste une minorité. “Entre ces 1,5 pour cent qui arrêtent et les 69 pour cent qui possèdent un smartphone, il existe une sorte d’autorégulation”, affirme De Marez. “La technologie numérique ne disparaîtra certainement pas, mais elle sera utilisée autrement.”

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