Symphony est-il une alternative valable à Slack?

© Symphony
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Le nombre d’applis de corporate chat qui entendent détrôner Microsoft ne cesse de croître. Slack est le nouveau venu le plus populaire, mais Symphony semble aussi gagner en popularité. ” Notre atout par rapport à Slack ? Sa sécurité puisque toutes nos données sont cryptées “, prétend Samantha Singh.

Slack est désormais bien connu. Cet ’email killer’ a en effet conquis le monde à la vitesse de l’éclair et est l’une des applications métier à la croissance la plus rapide. Pour preuve, elle compte désormais 2,7 millions d’utilisateurs alors qu’il s’agissait au départ d’une appli de chat, tandis que l’entreprise est valorisée à hauteur de 3,8 milliards $.

Pourtant, Slack n’est pas la seule appli de corporate chat sur le marché. Ainsi, Symphony attire également l’attention, d’autant qu’elle peut faire valoir un argument de taille pour les entreprises : tous les messages sont cryptés, contrairement à Slack qui souffre d’une mauvaise réputation sur le plan de la sécurité puisque ses données sont ouvertes sur le monde.

Symphony a été imaginé par l’entrepreneur français David Gurle qui a fondé son entreprise en 2014 à San Francisco dans le sillage du scandale Bloomberg. Pour rappel, les journalistes pouvaient accéder à l’application de chat largement utilisée dans le fameux et très coûteux système Bloomberg Terminal, un système utilisé par la toute grande majorité des organismes financiers de par le monde et donnant accès à différentes informations financières en temps réel, comme les cours de bourse.

Pour David Gurle, il apparut clairement que les banques seraient demandeuses d’un système de communication à la fois plus moderne et moins cher, mais surtout qui ne serait pas librement accessible. Et l’histoire lui donnera raison puisque Symphony a pu se targuer du support de 18 géants de la finance (dont Morgan Stanley, UBS, Deutsche Bank, Citibank, J.P.Morgan et Goldman Sachs), sans oublier Google.

Entre-temps, la startup a pu récolter 165 millions $ déjà et entend proposer ses services aussi en dehors du secteur financier. Une évolution clairement évoquée au cours de la dernière édition du congrès NetEvents de Rome où la directrice corporate communications Samantha Singh a lancé une opération de charme en présentant son application comme une alternative sécurisée à Slack.

Singh a ainsi expliqué que seuls les clients possédaient la clé de cryptage de bout en bout des messages sur la plateforme et que Symphony ne pouvait donc jamais avoir connaissance du contenu des messages.

Depuis peu, tout le monde peut d’ailleurs créer un compte, tandis que, comme pour Slack, la version de base est gratuite. Pour la version professionnelle ou pour l’abonnement qui inclus des informations financières, le prix est de 15 $ par personne et par mois. Et au moment où vous lirez ces lignes, une appli Android et iOS de Symphony sera en cours de finalisation.

Extras

L’appli proprement dite apparaît – sans surprise – comme une copie de la chatbox du Bloomberg Terminal, mais enrichie de plusieurs fonctions populaires des médias sociaux. Ainsi, les utilisateurs disposent d’un ‘mur’ où ils peuvent exprimer leurs idées, tandis que, tout comme dans Twitter, il est possible d’effectuer des recherches sur des hashtags.

Lors du lancement, plusieurs partenariats ont été annoncés au niveau du contenu, notamment avec The Wall Street Journal et S&P Capital, ce qui permet aux utilisateurs avancés d’accéder aux actualités et cours de bourse majeurs. Et comme dans Slack, une API permet d’intégrer des applis externes dans la plateforme cloud.

Si l’appli de Gurle et son équipe n’est pas encore aussi léchée que Slack et ne comporte pas autant d’extras, les observateurs sont d’avis que le fondateur de Slack, Stewart Butterflied, aurait intérêt à suivre de près son concurrent.

Le fait que Google mise sur le potentiel du réseau social pour des institutions financières et a d’ailleurs pris récemment une participation au capital en dit long : Symphony sera-t-il le cheval de Troie pour pénétrer le secteur financier?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire