Guy Kindermans

Steve Ballmer, l’homme qu’il fallait au bon endroit, mais au mauvais moment

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Steve Ballmer venait à peine d’annoncer son départ que l’action de Microsoft s’envola… J’entends déjà les ricanements, même si cela n’est pas tout à fait correct. A dire vrai, Ballmer était l’homme qu’il fallait au bon endroit, mais au mauvais moment.

Steve Ballmer venait à peine d’annoncer son départ que l’action de Microsoft s’envola… J’entends déjà les ricanements, même si cela n’est pas tout à fait correct. A dire vrai, Ballmer était l’homme qu’il fallait au bon endroit, mais au mauvais moment.

L’homme qu’il fallait au bon endroit? Il suffit de jeter un regard sur les résultats d’exploitation de ces dernières années pour se rendre compte que le chiffre d’affaires et la rentabilité ont été au rendez-vous sous Ballmer. Mais, convient-il d’ajouter aussitôt, grâce à la vente de produits qui, depuis des années déjà, constituaient la force (comprenez la vache à lait des rentrées) de Microsoft. En n’oubliant pas non plus que le passé de Ballmer, qui travaillait avant cela chez Procter & Gamble, convenait parfaitement pour faire le marketing et vendre un produit.

La hausse du cours de l’action pourrait dès lors aussi être considérée comme une étrange sorte d’ingratitude (même si Ballmer, en tant qu’actionnaire de Microsoft, profite aussi de cette hausse), au vu des résultats.

Le problème, c’est plutôt qu’il a probablement été la bonne personne au mauvais moment. En effet, en sa qualité de CEO, il devait fixer aussi le cap à suivre par l’entreprise dans le futur, et tout semble indiquer qu’il n’y est pas parvenu. L’on pourrait dire également qu’il a manqué le moment du ‘mémo internet’.

Pas à la hauteur

Vous souvenez-vous en effet du ‘mémo internet’ que Bill Gates avait envoyé en son temps à l’ensemble de son entreprise, lorsqu’il lui parut évident que Microsoft était en train de manquer le train de l’internet. Un mémo dans lequel il affirmait que tous les produits devaient dorénavant être orientés internet, point à la ligne! Peu après, Microsoft devint incontournable sur internet notamment avec Explorer.

La hausse du cours de l’action indique plutôt que Ballmer n’a pas rédigé un tel mémo, lorsque la mobilité et les smartphones ont commencé à s’imposer, ce qui fait qu’aujourd’hui, l’entreprise semble ne pas avoir d’avenir bien clair. Ou s’il en a envoyé un, il n’a pas été suivi à la lettre comme celui de Gates. En effet, la plupart des innovations: du Zune mp3en passant par Windows Mobile/Phone, jusqu’aux tablettes, ne se sont guère distinguées ni hier ni aujourd’hui (surtout aux normes Microsoft).

L’avenir?

Que va faire Microsoft à présent? Une ‘commission’ a été constituée pour chercher un successeur à Ballmer, qui viendra assurément de l’extérieur de l’entreprise. En effet, de nombreux successeurs internes possibles ont entre-temps déjà quitté Microsoft. Mais, peut-être plus important encore, il y a les exemples d’autres entreprises qui se sont autrefois retrouvées dans une situation similaire. C’est ainsi qu’IBM parut jadis sur le point de se désagréger et ce, jusqu’à ce que Lou Gerstner – pas un vétéran de l’industrie ICT, mais un utilisateur IT en sa qualité de patron du géant de l’alimentation et du tabac RJR Nabisco – arrive et frappe du poing sur la table, avant de remettre IBM en selle et la conduire au succès. Peut-être Microsoft devrait-elle chercher son numéro de téléphone…

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