Cette startup belge entend remplacer l’anesthésie par la réalité virtuelle lors d’opérations

© Getty Images/iStockphoto

Combattre la douleur sans devoir recourir à de puissants médicaments. Pratiquer une opération sans anesthésier totalement le patient. C’est possible en exploitant la réalité virtuelle et des techniques psychologiques, comme le démontre la jeune entreprise belge Oncomfort

Avant toute chose, pourquoi devrait-on tenter d’éviter les médicaments et l’anesthésie? Diane Jooris, fondatrice d’Oncomfort, répond par une explication claire: “Après une opération sous anesthésie, le patient met assez longtemps à récupérer, sans compter qu’il doit souvent encore ingurgiter pas mal de médicaments, qui ont eux-mêmes des effets secondaires. Il y a donc un grand avantage à tenter de s’en passer.”

Jooris en est venue à cette idée, lorsqu’elle accompagna sa soeur en souffrance. ‘En tant que psychologue, je connaissais l’hypnose clinique et j’ai pu observer que ce genre de technique aida ma soeur lors de son traitement. Je pris alors conscience qu’il y avait dans cette approche une solution à même d’aider les personnes à mieux faire face à la douleur. Comme il va de soi qu’il est malaisé de prévoir un thérapeute à côté de chaque malade ou dans chaque salle d’opération, j’ai donc dû trouver une façon de rendre l’hypnose accessible différemment.’

Place à la réalité virtuelle

Oncomfort a alors développé une manière d’entraîner le patient dans un autre monde, par delà la douleur, sur base d’un logiciel propre et d’un matériel existant. On pratique donc une opération sur vous, sans vous endormir et pourtant, vous ne sentez rien. Est-ce bien cela? ‘Exactement’, approuve Jooris. ‘Même si une anesthésie locale ou régionale peut encore être utilisée, mais nettement moindre qu’une anesthésie traditionnelle. Le patient visionne un film qui le plonge dans un autre monde et le relaxe. Une voix off l’accompagne tout au long du processus. Nous avons entre-temps déjà rendu notre produit disponible en neuf langues, car il fonctionne évidemment le mieux dans la langue maternelle du patient.’

Le matériel, Oncomfort le vend au prix coûtant. ‘Ce n’est pas là que réside notre modèle commercial’, explique Jooris. ‘Mais bien dans le logiciel que nous vendons sous licence, ainsi que dans les services connexes. Nous prévoyons ainsi non seulement un ‘technical support desk’, mais aussi un ‘clinical desk’, où il est possible de poser des questions médicales à propos du produit.’

Projets-pilotes en Belgique et en France

C’est fin de l’année dernière qu’Oncomfort a été lancé de manière commerciale. Des projets-pilotes ont vu le jour, surtout en France et Belgique, dans des centres médicaux tels Maria Middelares à Gand. A présent, l’entreprise mise sur une poursuite de sa croissance. ‘Pour nous, ce sont nos clients qui sont nos meilleurs vendeurs’, affirme Jooris. ‘Les médecins qui utilisent Oncomfort, en parlent à leur collègues et les incitent à prendre contact avec nous.’

Y a-t-il des ambitions sur le plan mondial? ‘A terme évidemment, mais après avoir ouvert un bureau aux Etats-Unis, nous sommes quand même rentrés en Belgique. Nous voulons désormais d’abord nous ancrer profondément dans un certain nombre de pays européens, avant de retenter à coup sûr notre chance Outre-Atlantique.’

Jooris a créé Oncomfort de ses propres moyens et récolta ensuite bien vite 1 million d’euros auprès de membres de sa famille, d’amis et de connaissances: ‘Nous envisageons une nouvelle phase de capitalisation en septembre, mais pour du capital-risque, c’est encore trop tôt. Ce serait plutôt pour 2019.’

Oncomfort

Siège social: Wavre

Nombre d’associés: 2

A la recherche de capital supplémentaire?: Oui, une nouvelle phase de capitalisation est prévue en septembre.

Site web: www.oncomfort.com

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