Pourquoi les filles n’optent-elles pas pour l’ICT?

En 2011, le VDAB (le pendant flamand du FOREM et d’ACTITIS) a reçu sur une période de 10 mois pas moins de 8.151 places vacantes pour des profils ICT. L’on atteint ainsi un nouveau record, mais sans les filles…

En 2011, le VDAB (le pendant flamand du FOREM et d’ACTITIS) a reçu sur une période de 10 mois pas moins de 8.151 places vacantes pour des profils ICT. L’on atteint ainsi un nouveau record, mais sans les filles…

Le point de vue des femmes est cependant toujours plus important dans le monde de l’ICT. Tout le monde recherche le collaborateur/la collaboratrice multi-disponible, qui réfléchit en fonction des autres, pas un nerd, mais quelqu’un qui pense de manière conceptuelle, qui écoute le client et traduit ce qu’il entend en un projet. Cette personne vaut son pesant d’or.

Lancer des ponts, penser ‘et/et’ au lieu de ‘ou-ou’, stimuler les partenariats et réfléchir de manière synthétisée, telles sont véritablement des compétences typiquement féminines, sans parler de l’intérêt pour le client.

Nombre de filles ne se sentent pas attirées par l’ICT qu’elles qualifient d’ennuyeuse, de non pratique, de non-amusante, de peu créative et certainement d’asociale. Et elles suivent donc d’autres voies…

Hier, j’ai examiné le cours d’informatique de ma faille aînée. Avec la meilleure volonté, je ne peux qualifier la matière de quatrième secondaire de passionnante. La relation avec la réalité et l’application concrète sont inexistantes. Le préjugé est donc confirmé: l’ICT telle qu’elle est enseignée, est une matière sèche réservée aux nerds.

Rendons-la plus attrayante, exploitons l’ICT pour captiver les jeunes. Démontrons l’impact de l’ICT sur la vie de tout un chacun et insistons sur son intérêt créatif et social. Explicitons aussi le ‘C’ d’ICT : les femmes sont des communicatrices nées. Rendons-la plus accessible. Nous y gagnerons toutes et tous!

Bien sûr que l’enseignement est important, mais tout commence bein avant déjà. Il existe une Barbie qui s’écrie: ‘Je déteste les mathématiques’ lorsqu’on lui serre le bras. C’est là le début des problèmes. “Barbie n’aime pas ça, moi non plus”. Il faut donc aussi informer les parents. Non pas avec le petit doigt levé, mais avec des chiffres: l’informatique est intégrée à la liste des professions les plus recherchées. Faisons-le savoir dans les sphères de l’enseignement, mais aussi sur Facebook ou Twitter (petit à petit évidemment!). Changeons notre fusil d’épaule.

Les jeunes femmes connaissent trop peu le domaine. Le secteur technologique consent d’importants efforts, à l’image des Technoladies d’Agoria, mais cela se résume parfois à prêcher dans le désert et cela vient un peu tard dans la carrière. Ces actions doivent se faire de manière nettement plus rapprochée et s’adresser aux filles plus jeunes. Il faut leur montrer le côté pratique de l’ICT et leur permettre de l’expérimenter par elles-mêmes. Afin qu’elles acquièrent de la confiance, qu’elles collaborent et y prennent plaisir. Qu’elles évoluent de “hé, je peux le faire!” en “hé, je veux le faire!”. Greenlight for Girls organisé le 26 novembre à Bruxelles en est un magnifique exemple. Immerger toute une journée durant des filles de 11 à 15 ans, les laisser faire et créer des modèles à émuler pour leur permettre de donner une forme à leur avenir.

Enfin, le secteur doit aussi mieux se vendre en rafraîchissant son image et en soignant sa présentation! Peu d’autres secteurs offrent autant d’opportunités de carrière, autant de possibilités de faire oeuvre de pionnier et de se distinguer, mais aussi… un travail, télétravail et combi-travail aussi flexible.

Il faut insister sur le fait que nous offrons des fonctions qui demandent de la créativité, de la communication et de l’empathie – des fonctions qui exigent explicitement des propriétés et des capacités féminines.

Et n’enfonçons pas les hommes dans l’ICT, car ils sont demandeurs. La complémentarité hommes-femmes engendre une synergie elle-même à la base de nouvelles possibilités et d’une progression de l’activité. Si les femmes s’imposent elles-mêmes une limite, c’est dû à leur modestie déplacée de se retrouver sur un pied d’égalité avec les hommes. Les femmes doivent valoriser leurs propres capacités, point à la ligne. Elles doivent s’extérioriser, faire sortir leurs modèles à émuler de l’ombre, afin de renouveler et élargir leur présence.

Avant que les femmes n’aient une représentation complète dans les différents domaines: social, économique, politique et donc aussi technologique, la société ne pourra pas profiter pleinement de leurs compétences.

Sigrid Vandenweghe Actuellement Senior Project Manager chez Human Interface Group, à partir de janvier Audience Marketing Manager chez Microsoft. Elle est aussi bénévole chez Greenlight for Girls.

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