Pas des lâches

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Pendant longtemps, il n’osa pas publier ses conclusions, pourtant Charles Darwin n’était pas un lâche. Voilà ce qu’a expliqué le biologiste et journaliste Dirk Draulans durant la dernière réunion du MIT-Club.

Pendant longtemps, il n’osa pas publier ses conclusions, pourtant Charles Darwin n’était pas un lâche. Voilà ce qu’a expliqué le biologiste et journaliste Dirk Draulans durant la dernière réunion du MIT-Club. Il a emprunté pendant des mois le cap suivi par Darwin et a identifié les dangers auxquels le pionnier de la théorie de l’évolution a été exposé. ‘La loi du plus fort’, vous vous rappelez.

Et bien cette théorie est importante aussi dans notre secteur ICT particulièrement jeune. L’on observe non seulement que certaines entreprises croissent énormément vite et prennent à brève échéance des proportions gigantesques, comme c’est le cas de Google et Facebook. Mais quelques acteurs existants se mettent également à ressembler toujours plus à des colosses qui maîtrisent la chaîne de bout en bout. L’arène demeure la même, mais certains dieux y occupent toujours plus d’espace. L’on a ainsi vu naître quelques vastes blocs puissants: HP, Cisco, IBM et Microsoft, qui ont marqué sans cesse davantage leur territoire. En outre, ils disposent d’une montagne de liquidités, dont l’oncle Picsou ne peut que rêver. La consolidation deviendra dès lors l’un des grands thèmes de 2011. Et comme ils prennent de plus en plus d’ampleur et veulent dominer tant l’IT que l’infrastructure, ils tentent d’attirer leurs clients dans leur stratégie ‘single vendor’.

Ce débat n’est pas nouveau. Préférez-vous un fournisseur ou plusieurs? D’une récente étude menée auprès de centaines de grandes sociétés, Gartner a conclu que le choix d’un seul fournisseur s’avère moins complexe, plus facile à gérer et nettement plus fiable qu’une approche impliquant plusieurs acteurs. Qui plus est, ce n’est même pas plus économique: sur cinq ans, le cost of ownership serait même de 15 à 20% plus élevé. Les directeurs financiers calculent trop souvent à court terme, mais les responsables IT feraient bien de scruter l’horizon. C’est à eux qu’il appartient de déjouer les dangers et d’actualiser une carte qui tienne compte de l’évolutionnisme. Les CIO et responsables ICT ne sont en effet pas des lâches.

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