Now that we got cash, what are we…

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Vingt-sept milliards EUR, dont 17,5 milliards cash. De l’argent comptant donc, voilà ce que le géant télécom AT&T va débourser pour reprendre les activités américaines de son homologue allemand T-Mobile. Combien de valises bourrées de billets cela représente-t-il?

Vingt-sept milliards EUR, dont 17,5 milliards cash. De l’argent comptant donc, voilà ce que le géant télécom AT&T va débourser pour reprendre les activités américaines de son homologue allemand T-Mobile. Combien de valises bourrées de billets cela représente-t-il?

La principale transaction à ce jour en 2011 révèle au moins deux éléments importants. Les entreprises télécoms européennes ne sont pas parvenues à s’ancrer durablement aux Etats-Unis. Vodafone s’y était précédemment essayée, alors que France Télécom et BT, dans des alliances ou non, s’y sont aussi cassé les dents. Belgacom l’envisagea aussi autrefois, même si cela se résuma à l’époque à un petit voyage d’agrément pour l’ex-ministre de la RTT, Marcel Colla. Les opérateurs télécoms américains n’ont pas réussi davantage à s’implanter en Europe. MCI, Sprint, SBC, Airtouch, Verizon et AT&T (tous deux encore présents) n’ont jamais pu faire réellement le poids face aux colosses existants. Les télécoms restent une affaire continentale, voire nationale. Ce rachat américain générera-t-il davantage de fusions et d’acquisitions en Europe? Provisoirement pas. La plupart des activités mobiles sont retournées dans le giron des opérateurs. Et aussi longtemps que les réseaux fixes ne seront pas entièrement greffés sur IP, les synergies resteront peu évidentes. Des fusions européennes extrêmes, ce sera pour 2015.

Par ailleurs, d’énormes masses d’argent sont présentes sur le marché. Rien qu’aux Etats-Unis, des entreprises, telles celle de l’oncle Dagobert, disposent de 1.000 milliards EUR en cash. En Europe, il s’agirait de 600 milliards EUR. HP, Google, IBM, Cisco, Microsoft, Oracle et de nombreuses autres, malheureusement surtout des entreprises IT américaines, possèdent un trésor de guerre de dizaines de milliards EUR. Là-bas, il ne faudra pas attendre 2015, avant que d’énormes changements aient lieu, dont ne subsisteront qu’une poignée d’acteurs. Plus que jamais, les contrôleurs américains et surtout européens doivent intervenir face à ces conglomérats trop puissants. Pour l’instant, ce sont en effet principalement les dirigeants et les actionnaires, mais pas les utilisateurs finaux, qui sont les grands vainqueurs. Pour autant qu’un utilisateur final puisse jamais être un vainqueur, évidemment!

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