Neelie Kroes y perd aussi son latin

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

“C’est vrai que j’ai été dans la Silicon Valley. Et j’en suis revenue. Certains le regretteront.” Voilà les premières paroles du discours qu’a prononcé la commissaire européenne Neelie Kroes lors du sommet bruxellois réunissant les CEO des principaux opérateurs télécoms européens.

“C’est vrai que j’ai été dans la Silicon Valley. Et j’en suis revenue. Certains le regretteront.” Voilà les premières paroles du discours qu’a prononcé la commissaire européenne Neelie Kroes lors du sommet bruxellois réunissant les CEO des principaux opérateurs télécoms européens.

Kroes a eu 70 ans cet été, et la pauvre dame ne sait plus très bien où elle en est. “Non, l’Europe ne doit pas préparer une variante de la Silicon Valley. Nous disposons d’autres atouts.” Mais que doit-il donc se passer alors? “L’avenir de l’Europe est numérique.” Cela, on le savait depuis 20 ans déjà. Et chaque Européen doit pouvoir accéder à internet et au haut débit, cela va de soi. Tout cela doit-il se faire par la fibre optique? L’Europe doit-elle choisir une seule technologie spécifique? Et faut-il y investir plus de 6 milliards EUR?

L’Europe doit veiller au cadre. La façon dont les citoyens accèdent à internet, c’est moins important, pour autant qu’ils disposent d’une capacité suffisante, et ce tant sur les réseaux fixes que sans fil. Pour autant qu’il y ait une capacité suffisante, afin que les jeunes entreprises puissent développer de nouveaux services susceptibles d’être achetés par des entreprises et des utilisateurs finaux pouvant eux-mêmes disposer d’une largeur de bande suffisante et abordable. Nombre de jeunes enthousiastes créent de nouvelles entreprises dans toute la Belgique. Un ou deux sur dix réussiront. Très bien. Laissons-les faire. Donnons-leur leur chance.

Les opérateurs télécoms n’ont pas besoin de ces milliards européens. “Les autorités ne doivent pas se soucier de nous. Nous savons ce que nos clients veulent”, expliquait le directeur de Telecom Italia. Doit-on vraiment laisser jouer le marché? Non quand même, voyez ce qui arrive aux banques. L’Europe doit investir dans la jeunesse et pas dans les vieux machins, dans l’enthousiasme du sang neuf et ardent, dans l’avenir quoi.

Et je pense donc que le temps est venu que l’Europe se choisisse quelqu’un de jeune et de dynamique pour prendre en charge l’agenda numérique. Et je pense donc que Neelie Kroes n’est pas la mieux placée pour ce faire. Et je pense qu’elle en a elle-même conscience.

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