Magics Instruments aide à démanteler les centrales nucléaires

© Jens & Ying

Grâce à leur méthode de rendre l’électronique résistante à l’irradiation, deux doctorants de la KU Leuven ont effectué une percée dans le secteur nucléaire. Il ne reste ‘plus’ à présent à leur start-up Magics Instruments qu’à en convaincre les clients. “C’est tout un état d’esprit que nous devons changer.”

“Le principe qui règne jusqu’à présent dans l’industrie nucléaire, c’est que l’électronique ne fonctionne pas dans les environnements radioactifs”, déclare le CEO Jens Verbeeck. “Il est en effet vrai que les instruments classiques tombent en panne après un certain temps, s’ils sont continuellement exposés à la radioactivité. Conjointement avec Ying Cao, j’ai cependant trouvé dans le cadre d’un doctorat une façon de rendre l’électronique résistante à pareille nuisance. Cela permet de contrôler quand même les espaces soumis à une forte radioactivité, alors que d’autres processus peuvent être automatisés. De cette façon, l’on travaille plus efficacement et l’on peut effectuer des économies. Notre technologie sera également très pratique pour le démantèlement de centrales nucléaires. Précisément sur ce plan, nous envisageons à l’avenir un très vaste marché.”

Cette percée fut du reste jugée suffisamment intéressante par le Research & Development (LRD) pour créer une spin-off de la KU Leuven. Avec le soutien aussi du Studiecentrum voor Kernergie (SCK-CEN), Verbeeck et Cao ont pu poursuivre leur recherche en la matière. Des essais ont été effectués en collaboration avec le SCK-CEN, afin de tester les puces à des doses d’irradiation extrêmement élevées.

“Nous avons fortement apprécié l’aide du SCK-CEN”, affirme Verbeeck. “Ces gens connaissent le marché nucléaire à nul autre pareil et ont donc pu nous aider à mettre au point notre business plan. Nous en sommes ainsi arrivés à réaliser surtout des ‘custom solutions’, à la mesure du client donc. Nous avons ainsi créé notamment des applications pour aider à mettre de l’ordre dans la centrale nucléaire dévastée de Fukushima au Japon. Et dans le réacteur ITER, où l’on effectue de la recherche sur la fusion nucléaire, notre technologie est à présent aussi utilisée. A l’avenir, nous envisageons cependant également de lancer sur le marché un certain nombre de produits standard.”

Grâce à un investissement de 350.000 euros consenti par LRD, le SCK-CEN, le Gemma Frisius Fonds et en partie de moyens propres, MAGICS Instruments est parée pour la croissance. “Dans un premier temps, nous n’avons pas besoin de davantage de capital”, prétend Verbeeck. “Il s’agit maintenant de convaincre les clients car dans ce secteur, la confiance joue un très grand rôle. Il nous faut changer tout cet état d’esprit, selon lequel l’électronique ne fonctionne pas correctement en présence d’irradiation, et cela demande du temps. Voilà pourquoi nous participons à des conférences et organisons des ateliers, où nous tentons de persuader les clients potentiels. Et nous espérons évidemment que par le bouche-à-oreille, les gens entendront parler de nous via nos clients.”

Magics Instruments

Siège social: Mol

Nombre d’associés: 5

A la recherche de capital supplémentaire?: Non

Site web: www.magics.tech

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