Les Britanniques craignent des blocus numériques après le Brexit

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Els Bellens

Les entreprises technologiques britanniques redoutent l’apparition d’un solide noeud dans le câble reliant l’UE au Royaume-Uni, ce qui provoquerait un détachement du pays.

Les entreprises technologiques britanniques se font du mouron à propos du trafic numérique entre la Grande-Bretagne bientôt entièrement autonome et l’Union européenne, selon l’agence de presse Bloomberg.

Il est question par exemple des acheteurs en ligne, dont les données de cartes de crédit et d’autres renseignements encore sont à présent encore aisément transférés par delà les frontières de l’île. Le Royaume-Uni représente en fait l’un des importants concentrateurs de données européens avec quelque 500 centres de données traitant les informations de nombreux clients de l’UE. Suite au Brexit, les choses pourraient changer du tout au tout, lorsque les lois en matière de respect de la vie privée et de protection des données ne seront plus pareilles.

Voilà du moins ce que craignent les entreprises technologiques par la voix de TechUK, un groupe rassemblant 900 firmes de ce genre. “Les entreprises technologiques et les opérateurs de centres de données veulent que les autorités leur garantissent que les règles légales sur les flux de données entre la Grande-Bretagne et l’UE auront la priorité lors des négociations relatives à la sortie du pays de l’UE”, déclare Charlotte Holloway de TechUK à Bloomberg.

Dans le pire des cas, affirment les représentants des entreprises technologiques, de longues discussions devront être menées entre l’UE et la Grande-Bretagne au sujet de la protection des données, et chacune des décisions prises pourra encore être contestée en justice par des défenseurs du respect de la vie privée. Une campagne en matière de confidentialité a par exemple réussi l’année dernière encore à faire invalider l’accord Safe Harbor par la Cour européenne de Justice. Cet accord règle les transferts de données entre l’UE et les Etats-Unis. L’on s’attend du reste à ce que la nouvelle version de cet accord, baptisée Privacy Shield, soit aussi contestée, tout comme le projet du Royaume-Uni de mise à jour des données de ses citoyens dans le cadre de la sécurité nationale. (Bloomberg/EB)

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