Benjamin Bostoen

Le véritable CIO est parmi nous – ne l’avez-vous pas rencontré?

Benjamin Bostoen Benjamin Bostoen est head of IT and Organisation chez Cofinimmo et président du conseil d'administration du CIO-Club Wallonie-Bruxelles.

Quel ne fût pas mon étonnement de lire que l’on cherchait le “véritable CIO”. C’est donc avec attention que j’ai parcouru le job description qui, m’a interpellé à plus d’un titre.

Quel ne fût pas mon étonnement de lire que l’on cherchait le “véritable CIO”. C’est donc avec attention que j’ai parcouru le job description qui, m’a interpellé à plus d’un titre.

Force est de constater que l’on ne s’accorde toujours pas, même à un très haut niveau, sur la mission, ni sur les nombreuses responsabilités du CIO. Ceci peut-il explique l’avènement d’une nouvelle terminologie CxO parmi lesquelles CDO, CTO, etc. Tentons une brève explication sans entrer dans les méandres de la terminologie, somme toute fort peu à propos dans ces colonnes. Tout d’abord, corrigeons auprès des lecteurs que le CIO ne se borne pas à installer quelques versions de Microsoft Windows 8, de connecter les iPad sur le réseau de l’entreprise ou encore de distribuer le dernier smartphone à la mode. Heureusement d’ailleurs mais que ce dernier dispose toujours d’une responsabilité technique liée à la technologie quelle qu’elle soit. Avec l’arrivée de la problématique Bring Your Own Device et la consumérisation des technologies, cette responsabilité ne doit pas être sous-estimée; au contraire, elle a un cruel besoin d’encadrement.

Aujourd’hui, et depuis de nombreuses années d’ailleurs, l’alignement entre le business est l’IT est au centre des préoccupations du CIO. En effet, les rôles de l’IT dans l’entreprise peuvent être multiples, souvent de natures différentes et fluctuent au fil de la vie d’une entreprise. En fonction du profil de la société, l’IT pourra être un enabler en mettant en avant toute l’innovation permise par les nouvelles technologies. Dans un autre contexte, l’IT sera un acteur indispensable pour supporter la croissance ou le développement de l’entreprise. Bien souvent, on constatera que le rôle de l’IT fluctuera entre ces pôles afin de répondre adéquatement aux besoins ponctuels de l’entreprise.

Les technologies évoluent et le CIO aussi! On parle souvent de l’évolution “galopante” des nouvelles technologies, mais force est de constater que nous n’avons pas toujours l’occasion de digérer cette évolution. Ceci se répercute aussi dans les départements IT. Les compétences requises doivent s’acquérir tout en exploitant la connaissance déjà présente et dont on ne peut évidemment pas se libérer du jour au lendemain en raison de l’imprégnation de celles-ci dans le fonctionnement de l’entreprise. J’ai plaisir à constater que les départements IT y parviennent très bien et se réinventent. Par exemple, les fonctions d’analyste permettent aujourd’hui d’apporter un début de solution à l’absence de vocabulaire commun entre ces deux mondes amenés à collaborer étroitement. Toutes ces technologies ne seraient pas d’une grande utilité sans l’harmonie indispensable avec les processus de l’entreprise dont le CIO doit, bien entendu, être le garant. Aujourd’hui le rôle du CIO s’oriente davantage vers l’adéquation entre les technologies et les besoins essentiels de l’entreprise.

Le rôle du CIO n’y fait pas exception. Il s’étoffe avec ces nouvelles avancées: les réseaux sociaux, le big data, le cloud computing et ses implications, etc. Toutes ces nouvelles avancées, permises par les technologies, ont un impact non négligeable sur l’IT de l’entreprise et une question légitime se pose alors: en serait-ce trop pour un seul homme? Je ne le pense pas! Avant de d’annoncer la mort de la fonction de CIO, ne faudrait-il pas en analyser le contenu et amener au niveau du CIO l’innovation technologique afin d’en évaluer la pertinence stratégique pour l’entreprise.

A ce titre, je ne pense pas que les rôles des CxO soient incompatibles avec celui de CIO, au contraire: interrogeons-nous plutôt sur l’intérêt de créer une fonction stratégique supplémentaire dans un monde numérique complexe en constante transformation. Il faut davantage identifier les rôles des technologies et de l’information dans l’entreprise afin de permettre à l’IT d’y apporter l’indispensable valeur ajoutée requise par l’entreprise. Il appartient au CIO de s’en faire le porte-parole.

En conclusion, je ne pense pas que le tableau soit aussi sombre qu’il ne l’a été décrit, mais je constate que le travail de communication et de rapprochement entre l’IT et le business est loin d’être terminé. J’ai par ailleurs l’intime conviction qu’il ne le sera jamais par la nature même de notre profession et l’essence même de l’être humain qui a la volonté intrinsèque d’influencer son environnement dans un monde en perpétuelle évolution. Les sociétés performantes ont conscience que le CIO est une fonction fédératrice qui a une contribution importante dans l’implémentation de la stratégie de l’entreprise en s’appuyant sur l’innovation technologique et les technologies associées.

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