Le n½ud pap au 16, rue de la Loi

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Elio Di Rupo, le président du PS, n’oubliera pas de sitôt l’été de 1994. C’est qu’il était aux prises avec une direction récalcitrante chez Belgacom, dont les membres n’hésitaient pas à se faire des coups bas.

Elio Di Rupo, le président du PS, n’oubliera pas de sitôt l’été de 1994. C’est qu’il était aux prises avec une direction récalcitrante chez Belgacom, dont les membres n’hésitaient pas à se faire des coups bas.

Le bourgmestre de Mons était alors responsable des entreprises publiques et renvoya l’ensemble du conseil d’administration de Belgacom, y compris le CEO Bessel Kok, à ses chères études. Un an plus tard, le 21 décembre 1995, par une journée pluvieuse, le même Di Rupo annonçait avec un large sourire au palais d’Egmond qu’il avait vendu la moitié de Belgacom à un ensemble bigarré d’Américains, de Danois et de Singapouriens pour un montant misérable de moins de 2 milliards EUR. Les socialistes savent souffler le chaud et le froid quand il s’agit de Belgacom.

Et si le porteur du noeud papillon fait son entrée au 16, rue de la Loi, il faudra voir si la nouvelle équipe dirigeante, obligée de réaliser des économies, poursuivra le processus de privatisation de Belgacom. Une question qui avait déjà été débattue durant l’été de 2007. Réduire la participation à 30% pouvait à l’époque encore rapporter 2,2 milliards supplémentaires. Une privatisation plus poussée constitue un signal que la Belgique prend au sérieux ce qu’on appelle l’agenda numérique. La scission encore et toujours précaire entre l’opérateur dominant et le régulateur sera alors réglée.

Une partie de l’argent devrait cependant être rétrocédé au secteur IT. Le gouvernement doit en effet investir d’urgence dans les plates-formes IT. Commençons par la Justice et la Police. Je suppose qu’il n’y a aucune autre instance ou entreprise en Belgique, où l’on s’échange aujourd’hui encore autant de fax. Il est aberrant que Fedict dispose de moins de moyens. Si l’on veut économiser, qu’on supprime les niveaux provinciaux. La Belgique a déjà le plus grand nombre de ministres au m2 au monde. S’il faut encore y ajouter un gouvernement provincial, où allons-nous? Laissons le noeud papillon et le bon sens triompher. Le temps est venu de prendre des mesures radicales.

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