La réduction des tarifs de terminaison n’a pas l’effet voulu

Au terme d’années de récriminations à propos des tarifs élevés des communications de téléphones fixes à GSM, l’IBPT a décidé en juin 2010 de réduire radicalement les prix de terminaison mobile que les opérateurs mobiles facturent aux autres opérateurs télécoms pour les appels qui transitent par leurs réseaux.

Au terme d’années de récriminations à propos des tarifs élevés des communications de téléphones fixes à GSM, l’IBPT a décidé en juin 2010 de réduire radicalement les prix de terminaison mobile que les opérateurs mobiles facturent aux autres opérateurs télécoms pour les appels qui transitent par leurs réseaux.

Concrètement, la baisse appliquée le 1er août 2010 signifiait que les opérateurs paieraient +/- 5,75 centimes/minute en moins pour les communications vers Base, 4 centimes/minute vers Mobistar et 2,7 centimes/minute vers Proximus.

Vu les gros volumes d’appels vers les GSM, il s’agit là de beaucoup d’argent. BELTUG s’attendait à un impact manifeste sur les tarifs et les factures des utilisateurs. Il est essentiel que les consommateurs et les entreprises profitent de ces réductions.

Nous avons collecté les données d’une cinquantaine d’entreprises grandes et moyennes pour cartographier l’impact de cette mesure sur le marché professionnel. L’on a attendu sciemment quelques mois pour permettre aux opérateurs télécoms d’appliquer la baisse et aux entreprises d’analyser plusieurs factures.

Résultats décevants Cinq mois après cette importante réduction de coûts, la moitié seulement des entreprises peuvent en profiter! Et, ce qui est dit encore plus long, sur les entreprises qui ont pu en bénéficier, 1 sur 2 le doit à sa propre demande.

Et ce n’est pas tout. En février 2008 déjà, l’IBPT avait supprimé le coût d’installation, mais 3 années plus tard, un tiers des entreprises participantes paient encore et toujours un coût d’installation pour leurs communications vers le GSM.

Autre point étonnant: les tarifs disparates. Pour les appels des lignes fixes vers un GSM, les coûts varient entre 6 et 18 centimes/minute! Il est normal qu’il y ait des écarts, la taille des entreprises diverge elle aussi. Mais ce qui est singulier, c’est qu’il n’y a aucun lien clair entre la taille de l’organisation et les prix payés.

Jusqu’en août, les tarifs de terminaison étaient très différents vers Base, Mobistar et Proximus. Pour les entreprises qui n’ont pas profité de la réduction, l’on pouvait dès lors s’attendre à de grandes divergences dans les tarifs vers les différents opérateurs mobiles. Or tel n’est pas le cas pour beaucoup.

Les conclusions sont on ne peut plus claires: quiconque n’est pas attentif et ne fait pas preuve d’autorité en supporte les “coûteuses” conséquences. Bien négocier, cela paie. Voici donc quelques recommandations à l’attention des entreprises et institutions publiques.

– Comparez vos tarifs relatifs aux communications fixe-vers-mobile avec les tarifs de terminaison. S’il y a une grande différence, nous vous conseillons de prendre contact avec l’opérateur pour exiger des tarifs plus économiques. En effet, ce sont les clients qui demandent formellement de pouvoir profiter de réductions tarifaires.

– Demandez la suppression des coûts d’installation.

– Prévoyez une clause contractuelle, qui stipule que les réductions des tarifs de terminaison soient immédiatement répercutées. L’évolution des tarifs de terminaison est fixée. En janvier 2013, ils ne seront plus que de 1,08 centime/minute seulement contre en moyenne un peu plus de 4 centimes d’euro aujourd’hui. Jouez là dessus.

– Depuis le 1er janvier, une nouvelle réduction d’environ 0,8 centime/minute en moyenne est en vigueur.
Pour la problématique qui traîne depuis si longtemps des communications coûteuses fixe-vers-mobile, le régulateur est intervenu de manière radicale. Il faut encore que cela se traduise sur le marc hé.

Cela fait trois fois que nous publions un “baromètre fixe-vers-mobile”. Malheureusement, il indique continuellement “tempête”, parce que pour chaque réduction, il semble que cela ne se soit pas répercuté ou à tout le moins insuffisamment sur les clients. Le baromètre BELTUG fixe-vers-mobile n’est malheureusement pas encore superflu.

Danielle JacobsDanielle Jacobs est Directrice de BELTUG, le groupe d’utilisateurs de la technologie de communication belge, et Vice-President Europe d’INTUG, l’International TC users group. www.beltug.be

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