La force d’attraction des appareils mobiles

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

12,5 milliards de dollars, soit quasiment 8,7 milliards d’euros: voilà le montant versé par Google pour acquérir la division mobile chancelante de Motorola. C’est là une somme énorme pour une entreprise qui ne possède dans le monde que 2,5 pour cent de parts de marché. L’année dernière, HP avait racheté l’entreprise Palm à l’agonie pour un dixième de ce prix. Reste à voir quand Nokia sera absorbée par Microsoft. Et, qui sait, bientôt aussi Blackberry par Cisco.

12,5 milliards de dollars, soit quasiment 8,7 milliards d’euros: voilà le montant versé par Google pour acquérir la division mobile chancelante de Motorola. C’est là une somme énorme pour une entreprise qui ne possède dans le monde que 2,5 pour cent de parts de marché. L’année dernière, HP avait racheté l’entreprise Palm à l’agonie pour un dixième de ce prix. Reste à voir quand Nokia sera absorbée par Microsoft. Et, qui sait, bientôt aussi Blackberry par Cisco.

Ce faisant, les acteurs IT américains se soucient de nouveau du sort des appareils mobiles contre la puissance asiatique de Samsung, HTC et sous peu aussi de Huawei et de ZTE. L’Europe reste donc seule dans son coin. Le siècle dernier, le Vieux Continent régnait en maître sur le marché du GSM avec Nokia, Ericsson, Siemens, Alcatel, Philips et Matra. Une à une, ces sociétés ont jeté l’éponge. La co-entreprise entre Ericsson et Sony ne s’est que peu distinguée. Et voici que Nokia dépose son destin entre les mains du système d’exploitation de Microsoft.

Comment se fait-il que l’Europe n’ait pas réussi à confirmer le succès du GSM en créant d’autres appareils? Trop de managers, trop de frais généraux, aucune culture du risque et aucune vision. L’iPhone a été introduit par Steve Jobs, il y a quasiment cinq ans, et Nokia ou Sony-Ericsson n’y ont toujours pas trouvé de réponse. Cette industrie européenne autrefois si florissante a entièrement été absorbée par les géants IT américains. Ceux-ci ne savent que trop bien que l’appareil mobile va être l’ordinateur de demain. Et le smartphone en est la première étape.

Google, qui fabrique elle-même des serveurs depuis quelques années déjà, en est particulièrement consciente. Son logiciel d’exploitation Android est occupé à progresser nettement et équipe d’ores et déjà quasiment la moitié de tous les smartphones. Les résultats de recherches sont toujours davantage sollicités sur ces appareils intelligents. Bientôt, nous paierons aussi tous avec notre smartphone.

La reprise de Motorola, le pionnier du secteur mobile, est susceptible d’accélérer les choses. Google déborde de liquidités et peut sans problème s’attirer d’innombrables ingénieurs et top designers. Autant Motorola était poussiéreuse, autant une firme comme Google est attrayante. Pourtant, il n’est pas si évident pour des acteurs ICT de se lancer sur le marché des appareils mobiles. Dell tente depuis des années déjà de lancer un smartphone, alors que Microsoft n’a toujours pas réussi à faire de sa solution Windows un succès mobile. Google, qui a déjà lancé un Google Phone propre, ne le pouvait pas non plus. Je suis très curieux de voir ce que nous réservent les six prochains mois de ce nouveau venu. Le congrès 3GSM de Barcelone en février promet déjà d’être super-passionnant.

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