La Belgique dans le top ‘tech deal’ européen

© Omar Mohout
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Ces deux derniers mois, les start-ups et scale-ups belges ont été très actives sur le plan de la capitalisation, comme il ressort des données tenues à jour par Omar Mohout (Sirris). Les montants recueillis sont cependant nettement inférieurs à ceux enregistrés dans le reste de l’Europe.

En tout, Mohout a répertorié 1,9 milliard d’euros de capital-risque répartis sur 226 accords conclus dans 23 pays européens. L’analyse couvre les entreprises technologiques européennes ayant récolté au moins 1 million de dollars durant les mois de janvier et de février.

Avec 14 phases de capitalisation, la Belgique occupe la cinquième place en Europe, après la Grande-Bretagne (58), la France (49), l’Allemagne (29) et la Suède (18).

Si l’on prend en considération le capital total récolté durant cette même période, la Belgique se classe sixième avec 39 millions d’euros. Ici, ce sont la Grande-Bretagne (652 millions d’euros), la Suède (458 millions d’euros), la France (260 millions d’euros), l’Allemagne (190 millions d’euros) et la Suisse (135 millions d’euros) qui nous précèdent.

Ce qui est étonnant, c’est que les Pays-Bas, qui avaient tant en 2014 qu’en 2015 recueilli nettement plus de capital que la Belgique, se classent actuellement après notre pays au niveau du nombre d’accords (9), et seulement au huitième rang sur le plan du capital récolté (29 millions d’euros).

Le montant moyen récolté par les start-ups belges est de 2,8 millions d’euros, ce qui nous vaut la 16ème place au classement européen, soit nettement moins que la moyenne européenne de 6,7 millions d’euros. La Suisse occupe ici la deuxième place avec en moyenne 33,8 millions d’euros de capital récolté. Les Pays-Bas nous précèdent d’un rang avec une moyenne de 3,2 millions d’euros.

B2B

“Le plus étonnant, c’est le rapport entre le B2B et le B2C au sein des start-ups belges ayant recueilli au moins 1 million”, suggère Omar Mohout. “Avec 71 pour cent de B2B contre 29 pour cent de B2C, nous nous situons au niveau le plus élevé des pays européens examinés.”

“Ce n’est pas une véritable surprise car on retrouve le même rapport dans l’écosystème belge des jeunes entreprises”, ajoute-t-il. “Mais cela confirme bien le caractère unique de notre pays: nous sommes très orientés B2B, tout comme nous nous concentrons davantage que d’autres pays sur la fabrication.”

Aux Pays-Bas, 44 pour cent des start-ups numériques se focalisent sur le marché B2B et, assez étonnamment, 34 pour cent seulement en Allemagne. “Ces chiffres sont peut-être quelque peu faussés par l’écosystème berlinois des start-ups, qui est surtout axé B2C, alors que le reste du pays a plutôt un caractère industriel”, explique Mohout.

La Belgique dans le top 'tech deal' européen
© Omar Mohout

Des informations collectées par Mohout, il apparaît en outre que…

… la date de fondation moyenne des jeunes entreprises belges ayant recueilli au moins 1 million est 2011, ce qui correspond à la situation en France. Par contre, les start-ups allemandes, néerlandaises, autrichiennes et espagnoles sont plus jeunes (2013). En Pologne, Irlande et Danemark, c’est 2012. Quant aux starters finlandais, britanniques (2010) et suisses (2009), ils sont plus âgés.

…. les plus jeunes start-ups européennes sont la britannique Cognitive Logic (2,28 millions d’euros) et l’allemande Uninow (1 million d’euros), deux entreprises fondées en 2016. La plus jeune en Belgique s’appelle Molecubes et a été créée en 2015 (1,9 million d’euros).

… les scale-ups belges ayant récolté au moins 1 million sont Molecubes, Icometrix, Pronoia, Unified Post, PieSync, Twikey, Smappee, MyMicroInvest, Epigan, Intix, Ipee, Social Karma, Real Impact Analytics et Aproplan. Elles représentent 38,6 millions d’euros, soit 94 pour cent du capital total récolté en Belgique cette année.

“Une hirondelle ne fait pas encore le printemps, mais la Belgique a pris un excellent départ en 2016”, conclut Mohout. “Les premiers chiffres de mars confirment du reste cette tendance. Au sein de l’Europe, notre pays est unique avec son puissant ADN B2B et avec des start-ups innovantes qui utilisent pleinement la présence d’un important tissu industriel et la forte représentation de PME.”

“Les montants recueillis en Belgique sont certes nettement inférieurs à ceux récoltés dans le reste de l’Europe, mais cela est compensé en grande partie par le nombre élevé d’accords.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire