L’Empereur a besoin de sous

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

L’Empereur d’Ostende souhaite nationaliser une ASBL. Pas n’importe laquelle, mais bien DNS.be, le gestionnaire belge des noms de domaine .be, qui fonctionne à merveille malgré ses tarifs relativement bas.

L’Empereur d’Ostende souhaite nationaliser une ASBL. Pas n’importe laquelle, mais bien DNS.be, le gestionnaire belge des noms de domaine .be, qui fonctionne à merveille malgré ses tarifs relativement bas.

Le surplus est attribué à des oeuvres caritatives, comme Close the Gap, qui récupère des ordinateurs, les reconditionne et les transfère dans les pays en voie de développement. N’en déplaise aux socialistes! Mais pourquoi Johan Vande Lanotte veut-il donc avoir la mainmise sur le gestionnaire des noms de domaine? Il préfère évidemment en répartir lui-même les rentrées. Rien d’étonnant que tous les postes du conseil d’administration de la Loterie Nationale soient occupés par des politiciens… Il est clair toutefois que le gouvernement entend aussi avoir plus d’emprise sur internet qui joue toujours davantage non seulement une ‘second life’, mais aussi un rôle comme ‘first life’. Le volume de données, les informations qui tournent aujourd’hui sur internet, est gigantesque. Par analogie avec le passage du gigaoctet au téraoctet, l’on pourrait même parler de volume ‘térantesque’.

Les pouvoirs publics doivent certes garantir un internet sûr, tout comme une société sûre. Dans ce sens, il n’y a pas de différence entre le monde réel et le monde virtuel, et les autorités doivent nettement étendre des services comme la Federal CyberCrime Unit et veiller à leur financement, en ce compris des campagnes préventives. Aujourd’hui, les services de police reçoivent énormément de rentrées du fonds des amendes. Certains commissaires de police se plaignent publiquement qu’ils ne savent plus quoi faire de tout cet argent: “Nous venons d’acquérir de nouveaux ordinateurs, voitures et motos. Nous disposons déjà aussi de l’équipement spécial avec reconnaissance des plaques d’immatriculation. Que devons-nous encore acheter?” Réduire le nombre d’amendes n’est manifestement pas envisageable. Ces deniers du fonds des amendes doivent-ils dès lors être automatiquement transférés aux corps de police qui devront les utiliser pour augmenter la sécurité sur la route? Accordez-en donc une partie à la prévention et au suivi de la cybercriminalité. L’autoroute de l’information doit elle aussi être rendue aussi sûre que possible. Et avec tout le respect dû, l’argent d’une ASBL. telle DNS.be n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Que l’Empereur cherche des sous ailleurs.

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