Données mobiles: la vigilance s’impose!

L’utilisation des données mobiles croît de manière exponentielle, alors que la maîtrise des coûts pour l’employé et l’employeur est un casse-tête.

L’utilisation des données mobiles croît de manière exponentielle, alors que la maîtrise des coûts pour l’employé et l’employeur est un casse-tête.

Tant pour l’entreprise que pour l’organisme public, la budgétisation des coûts des données mobiles est pénible. Il s’agit d’un marché naissant. Les prix chutent, mais il est malaisé d’évaluer la tendance et de savoir si les tarifs sont encore valables. Les volumes consommés augmentent rapidement. L’estimation de la consommation de divers appareils est également très variée. L’un de nos membres a calculé la consommation mensuelle moyenne au sein de son entreprise: pour un Blackberry 75 Mo/mois, pour un Iphone 250 Mo et pour un iPad 2 Go. Et Proximus propose des abonnements Blackberry intégrant la consommation data pour l’e-mail, mais pas la navigation. Depuis le 1er juillet, des prix maxima ont été fixés pour les données mobiles au sein de l’UE. Il est regrettable que nous ayons été informés par différentes sources que les prix en dehors de l’Europe soient en croissance. L’histoire repasse les plats, puisque précédemment déjà, il en avait été ainsi, lorsque l’Europe imposa des maxima pour les communications mobiles au sein de l’UE.

Nous attendons plus de simplicité et de transparence de la part des fournisseurs. Nous souhaitons aussi l’extension de l’offre des “packs partagés”, permettant à une entreprise d’acheter un volume global pour tout son personnel au lieu de devoir évaluer et tenir à jour les volumes voulus par profil d’utilisateur. Aujourd’hui, cette possibilité est trop réservée aux grandes sociétés. Le message pour les entreprises est simple: restez vigilantes. Ne fixez pas des tarifs à assez long terme, à moins de prévoir une clause de benchmarking. Négociez de telle sorte que la fin du contrat ou son renouvellement s’applique à toutes les cartes SIM, indépendamment de la date à laquelle elles ont été ajoutées. Suivez régulièrement la consommation, afin de pouvoir ajuster les packs. La consommation de données change en effet rapidement. Bref: parlez régulièrement avec votre opérateur. Des réactions de plusieurs entreprises, l’on observe clairement que le dialogue rapporte souvent.

Toutes les organisations, petites ou grandes, sont aux prises avec la fiscalité et la sécurité sociale des smartphones et tablettes. Il faut scinder l’utilisation privée et professionnelle. L’employé paie alors la partie privée, et l’affaire est réglée. Mais là où c’était encore possible de scinder le privé et le professionnel en téléphonie, tel n’est plus le cas pour les données mobiles. Qui paie quelles applis et quand surfe-t-on pour le travail et pour le privé? En l’absence d’une telle distinction, l’employé doit alors payer un ‘avantage de toute nature’ pour l’utilisation privée d’un appareil de l’employeur. Il n’existe pas ici de règlement forfaitaire, même si un projet d’arrêté royal est prêt depuis des années déjà. Dans la pratique, l’administration de l’ONSS applique souvent un forfait de 12,5 EUR par mois, mais sans fondement légal. Et récemment, il a été affirmé au Parlement que le fisc ne s’alignera pas sur les 12,5 EUR de l’ONSS, aussi longtemps que cette base n’existera pas. Conséquence: l’entreprise doit démontrer la valeur réelle de l’avantage. Pour un remboursement des frais de communication au niveau de ‘Bring your own device’, c’est le casse-tête. L’imprécision règne en effet pour le vaste groupe toujours croissant des employés qui utilisent un smartphone ou une tablette à la fois pour le travail et le privé. BELTUG plaide pour une solution forfaitaire simple et sensée.

A présent, les entreprises doivent consacrer beaucoup d’énergie à rechercher et mettre en oeuvre des systèmes compliqués en vue de scinder l’utilisation privée et professionnelle. Or ces systèmes ne sont pas tenables et engendrent souvent de la frustration chez les employés. Ou il faut passer des accords avec l’ONSS et le fisc. Nombre d’entreprises ont un ruling, mais avec des résultats divergents. Il existe même des différences régionales. Il serait nettement préférable de consacrer ce temps à des applications innovantes.

Il n’est pas non plus juste que les différents avantages soient cumulés. L’on peut en arriver à un avantage annuel de 510 EUR (base mensuelle: 12,5 EUR pour le GSM, 15 EUR pour le portable, 15 EUR pour la tablette, 5 EUR pour la carte SIM dans la tablette, 5 EUR pour le haut débit à la maison)! Vous ne lisez après tout qu’une seule fois votre e-mail.

Du reste, la réglementation pour les PC doit aussi être révisée en urgence. Le montant annuel forfaitaire de 180 EUR était une base correcte avec les prix des PC en 2003. Mais aujourd’hui, cette réglementation est perverse. Dans beaucoup d’entreprises, le PC a une durée de vie de 4 ans, ce qui correspond à un avantage de toute nature de pas moins de 720 EUR! C’est là actuellement le prix d’un nouveau PC, un ordinateur qui reste chez l’employeur.

Danielle Jacobs Danielle Jacobs est directrice de BELTUG, l’association des ICT managers, active dans le domaine des services de communication, présidente d’INTUG, l’association internationale des utilisateurs télécoms professionnels et membre du conseil d’administration de DNS Belgium, l’ASBL qui gère le domaine internet .be.

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