Des ‘stages de reniflement’

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Il se passe toujours quelque chose de spécial outre-Moerdijk. Vous rappelez-vous, l’année dernière, de cette entreprise IT néerlandaise qui envoyait ses employés servir dans un restaurant?

Il se passe toujours quelque chose de spécial outre-Moerdijk. Vous rappelez-vous, l’année dernière, de cette entreprise IT néerlandaise qui envoyait ses employés servir dans un restaurant? Ils devaient y apprendre la convivialité, à ne parler qu’à leur tour et à ne présenter la ‘douloureuse’ qu’après y avoir été invités. C’est là une façon bien étrange d’envoyer ses nouveaux collaborateurs en stage. Imaginez leur tête en voyant de la famille ou des amis attablés dans la salle… Ceci dit avec tout le respect que j’éprouve pour les serveurs, un métier que j’ai moi-même exercé quelques années durant.

Mais il y a plus fort encore. Le CIO du Rijk, comme cela s’appelle là-haut, entend introduire des ‘stages de reniflement’. Il s’agit d’une espèce de programme d’échange, par lequel des spécialistes ICT d’entreprises travaillent quelque temps dans les services publics et vice versa. Grâce à ces stages de reniflement, les autorités veulent acquérir davantage de connaissance et d’expérience. Un stage de reniflement, il fallait oser! Son origine se trouve dans l’enseignement secondaire néerlandais, nous apprend Wikipedia. Des élèves peuvent brièvement aller travailler dans une entreprise, mais l’objectif n’est pas d’acquérir certaines compétences, mais bien de l’expérience, afin que l’élève puisse ensuite effectuer certains choix. Wikipedia ajoute que pour l’élève, ce genre de stage constitue une première confrontation avec une longue semaine de travail aux horaires changeants. Voilà qui semble évidemment aussi adapté aux pouvoirs publics. Avec tout le respect pour les départements IT gouvernementaux. Je n’y ai pas travaillé, mais j’y connais chez nous pas mal de caboches brillantes et drôlement solides.

Ce type d’échange ‘on the floor’ est-il une bonne idée? Il n’est en tout cas pas aisé d’organiser ce genre de choses. C’est qu’il y a à présent déjà partout une pénurie d’informaticiens. Faut-il donc en plus les soumettre à un stage de reniflement? Il est certes clair que les autorités et les entreprises peuvent apprendre les unes des autres. C’est également possible dans des associations telles Cioforum, MIT-club, Cio-Club de Wallonie, CioNet, Beltug, ADM, Agoria ou d’autres ITSMF de ce monde. Dans notre pays, il ne manque pas de réseautage. Cela me paraît non seulement plus intéressant, mais aussi plus agréable. Ou serait-ce encore une belgitude?

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