De l’Afrique du Sud aux sushis

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Ils ont tous deux été éliminés dès le premier tour: tant le Japon que l’Afrique du Sud, pays organisateur, ont pu ranger rapidement leurs chaussures à crampons. Pour quoi faire? Et pourquoi pas négocier. Loin de l’irritation du son assourdissant des vuvuzelas.

Ils ont tous deux été éliminés dès le premier tour: tant le Japon que l’Afrique du Sud, pays organisateur, ont pu ranger rapidement leurs chaussures à crampons. Pour quoi faire? Et pourquoi pas négocier. Loin de l’irritation du son assourdissant des vuvuzelas.

La Coupe du monde de football était à peine terminée que l’information surprenait les rédactions: l’opérateur télécoms japonais NTT reprenait l’intégrateur ICT sud-africain Dimension Data pour 2,5 milliards d’euros en cash. Même le management n’a été informé que 4 heures avant l’annonce. Il leur faudra désormais apprendre à manger des sushis. Il y a pire sans doute, mais il s’agit d’un changement d’habitudes pour ces Sud-africains qui apprécient surtout la viande au barbecue.

Le rachat de Didata ne faisait pas un pli. Longtemps, on a pensé que les Britanniques de BT ou les Américains d’AT&T mettraient la main sur l’intégrateur de Johannesbourg. L’opération aurait été logique. D’autant que BT par exemple exploite depuis pas mal de temps les services internationaux de Didata.

Mais avec NTT, les chevauchements sont rares. Ainsi, à l’échelle internationale, le géant nippon n’est guère présent. En Belgique, il est un peu connu pour son service de données i-Mode commercialisé fin 2002 par Base. Mais ce fut un flop: l’i-Mode a été retiré après quelques années. NTT a certes indiqué à plusieurs reprises sa volonté de s’internationaliser, mais a dû se contenter de quelques dizaines de centres de données dans le monde. Même si la collaboration est intensive avec de gros clients tels que Toyota. Toyota Belgique est d’ailleurs client de Didata. Tout comme Honda.

L’offre de NTT a reçu le feu vert des actionnaires sud-africains, mais doit encore être approuvée par les autorités de régulation. Ce qui ne devrait pas poser problème. L’opération devrait être finalisée début octobre. Après quoi les premiers Japonais débarqueront.

Dimension Data devrait conserver son nom durant 3 ans. Reste à voir si elle conservera sa réputation. Didata s’est en effet vu décerner 3 ans de suite le Data News Award de l’intégrateur de l’année. A chaque fois, l’indépendance vis-à-vis des opérateurs faisait sa fierté par rapport notamment à Belgacom Telindus ICT. Reste à voir si ce profil pourra être maintenu avec le nouveau propriétaire nippon. A moins qu’une contre-offre ne soit lancée…

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