De Croo: “La Belgique doit devenir une sommité numérique”

© Alexander De Croo
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Mille nouvelles startups, 50.000 emplois, un gouvernement entièrement digital et des lignes internet d’1 Gigabit pour le citoyen d’ici 2020: c’est avec cet ambitieux plan ‘Digital Belgium’ que le ministre Alexander De Croo (Open VLD) veut amener la Belgique dans le top trois des économies numériques en Europe.

L’on estime que d’ici à 2020, 3,8 millions d’emplois numériques peuvent être créés en Europe. Le ministre en charge de l’Agenda Numérique Alexander De Croo (Open VLD) entend en attirer la plus grande portion possible en Belgique. Afin d’amener notre pays dans le top trois des économies numériques européennes, le ministre a présenté une structure ambitieuse.

L’objectif ultime est de créer 1.000 nouvelles startups et 50.000 nouveaux emplois numériques à l’horizon 2020. Toutes les interactions avec les pouvoirs publics pourraient également s’effectuer par la voie digitale d’ici là, alors qu’au moins la moitié des Belges puisse disposer à la maison d’une ligne internet d’1 Gigabit.

Pour donner forme à son plan d’action, De Croo a réuni autour de lui un groupe de ‘digital minds‘ (esprits numériques). L’on y retrouve des noms connus de l’écosystème technologique belge tels Karen Boers (Startups.be), Dominique Leroy (Proximus), Michael Beal (Microsoft), Frank Maene (Volta Ventures), Henri-Jean Pollet (ISPA), Toon Vanagt (data.be) et Thierry Geerts (Google).

Une partie du plan ‘Digital Belgium’ est déjà connue. Les startups recevront par exemple un tax shelter(incitant fiscal), alors que quiconque récoltera des fonds par crowdfunding (financement participatif), bénéficiera d’un allègement fiscal. Une réduction des coûts salariaux (20 pourcent) et une déduction sur des investissements dans le numérique devraient en outre soutenir la scène locale des startups.

De Croo a également conscience que nombre d’éléments de notre législation doivent changer et que pas mal d’obstacles doivent être supprimés, afin de faciliter la numérisation. Les modèles d’entreprise innovants, par exemple dans l’économie de partage, devraient pouvoir fonctionner dans un cadre de sécurité juridique. “L’on ne peut interdire comme cela des initiatives telles Uber er Airbnb, mais les acteurs opérant dans l’économie de partage doivent respecter notre législation”, a-t-il déclaré.

Les règles plus flexibles déjà annoncées en matière de travail de nuit pour les magasins web figurent également dans le plan, et quiconque souhaitera encore fournir des services aux pouvoirs publics après 2016, sera tenu de recourir à la facturation numérique.

D’ici 2020, tous les contacts avec les autorités devraient du reste pouvoir se faire par la voie numérique. Créer une entreprise, demander un document auprès du Registre National, envoyer des recommandés et apposer des signatures: toutes ces choses seront numérisées.

Si notre économie numérique veut continuer de croître, il faudra évidemment aussi consentir des investissements dans l’infrastructure. Cette responsabilité est du ressort des opérateurs, mais De Croo promet d’ores et déjà qu’il va réduire leurs coûts et simplifier leurs tracasseries administratives. En échange, le ministre veut à l’horizon 2020 des réseaux d’1 Gigabit pour la moitié des Belges au moins, alors que notre pays doit devenir un pionnier européen sur le plan du standard mobile 5G ultrarapide.

Compétences et emplois numériques

Saskia Van Uffelen, directrice générale d’Ericsson Belgium, évoque pour sa part ‘l’alliance belge pour des compétences et des emplois numériques‘ présentée dans le plan d’action. Cette alliance d’après le modèle européen regroupera les parties prenantes des pouvoirs publics et du secteur privé et prendra des initiatives, afin que tous les citoyens, quels que soient leur âge et leur vécu, aient l’opportunité de renforcer leurs compétences numériques.

Quiconque le souhaitera, pourra par exemple prendre un ‘bain digital’. Des ateliers devront familiariser les enfants avec la programmation, alors que les étudiants pourront suivre d’intéressants stages numériques. Pour les adultes et les seniors, il est important de pouvoir se recycler à tout moment.

De plus, De Croo envisage aussi de nouvelles mesures contre le téléchargement illégal. Il veut accorder plus d’attention à la cyber-sécurité et au respect de la vie privée, et insiste sur une concurrence à la fois plus grande et plus dynamique sur les marchés de la poste et des télécoms. Les données gouvernementales publiques (open data) devront bientôt être ‘par définition’ accessibles à tout un chacun qui le désire, certes avec les limites classiques en matière de confidentialité et de sécurité.

Le fait que le gouvernement prend la chose au sérieux, était souligné par la présence du premier ministre Charles Michel (MR) lors du lancement du plan d’action à Bruxelles. “L’économie numérique est bien partie pour devenir le nouvel El Dorado, et il est crucial pour l’avenir que la Belgique soit sur les bons rails”, a-t-il affirmé. Tout comme nous, Michel compte sur une implémentation complète du plan d’action DigitalBelgium. L’on est curieux de voir quels objectifs seront atteints d’ici 2020.

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