.brussels, .vlaanderen et .gent pas encore .sexy

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Les nouvelles extensions internet belges n’ont pas encore séduit le grand public. “Il y a certes un intérêt”, suggère Philip Du Bois, directeur général du gestionnaire des noms de domaine DNS Belgium, “mais les chiffres restent malheureusement loin en deçà des attentes. Le fait que ni le gouvernement bruxellois ni le gouvernement flamand ne soient très actifs dans la promotion de leur TLD, joue évidemment aussi un rôle.”

Aujourd’hui, tant .brussels, .gent que .vlaanderen sont librement disponibles depuis quelques mois déjà pour le grand public. Mais avec un compteur indiquant respectivement 5.306, 2.260 et 6.017 enregistrements, il est bien difficile de parler d’une histoire à succès.

Il est douteux qu’il n’y ait qu’une raison pour expliquer le succès mitigé des nouvelles extensions internet. Dans le secteur, l’on évoque plutôt un malheureux concours de circonstances. Pour certains, les nouveaux TLD sont trop chers, alors que d’autres suggèrent que beaucoup trop de nouveaux suffixes sont lancés, alors que la crise économique joue aussi un rôle, tout comme le fait que les applis mobiles prennent progressivement le relais des sites web.

Le fait est en tout cas que sur le plan international aussi, les centaines de nouveaux noms de domaine de haut niveau libérés sur le marché ces deux dernières années, sont loin d’atteindre les attentes. Et parmi les nouveaux venus qui se distinguent, tels .xyz et .berlin, la plupart des enregistrements ont été accordés gratuitement.

“Pour les TLD de villes, parmi lesquels on retrouve .brussels et .gent, le succès est également nettement moindre que prévu”, reconnaît Philip Du Bois du gestionnaire belge des noms de domaine DNS Belgium. “En fait, seul .berlin est une histoire à succès avec 170.000 enregistrements. Or, 100.000 noms ont effectivement été attribués gratuitement. Reste à voir si ces clients pourront être conservés, lorsque les enregistrements devront être renouvelés et qu’il faudra payer.”

Actuellement, l’on recense un peu moins de 10 enregistrements .brussels et .vlaanderen par jour. Pas de quoi pavoiser en comparaison avec les estimations faites, il y a quelques années encore (puisqu’on se basait à l’époque sur 50.000 enregistrements assez vite après le lancement). L’on est aussi deux à trois fois en deçà des évaluations les plus prudentes d’il y a un an encore.

“Sur le plan opérationnel, le lancement s’est très bien passé”, soupire Du Bois, “mais l’on ne peut nier que l’on n’en récolte guère les fruits actuellement. Je reste cependant optimiste. Nous estimons encore et toujours que nombre d’entreprises, de PME et d’indépendants qui veulent se mettre en évidence à Bruxelles et en Flandre, se rendront compte un jour de l’utilité de ce genre de TLD local. Donnons-leur encore un peu de temps.”

Manque de promotion de la part des autorités

Ce qui joue aussi un rôle, selon Du Bois et la communauté des registraires belges, c’est que ni les autorités bruxelloises ni les autorités flamandes ne font grand cas des nouvelles extensions. “Dans la capitale, l’on avait bien prévu quelques campagnes axées sur .brussels, mais elles ont été en fin de compte supprimées pour des raisons budgétaires”, ajoute encore Du Bois.

“Et si le gouvernement flamand utilise déjà son extension .vlaanderen, c’est quasi exclusivement pour faire le lien vers les sites .be traditionnels. Est-ce bien correct? Nous espérions quand même que les autorités allaient être plus actives à promotionner les nouvelles extensions régionales.”

Du Bois: “Je comprends que tout le monde regarde à la dépense et tient compte de son budget, mais un peu plus de tamtam à propos des nouveaux suffixes serait néanmoins souhaitable, d’autant plus qu’une nouvelle étude effectuée par DNS Belgium indique que la plupart des professionnels belges se montrent positifs à l’égard des nouvelles extensions internet.”

Etude de marché

En effet le gestionaire des noms de domaine a réalisé une étude de marché auprès de 500 PME et professions libérales, pour sonder leur connaissance et leur intérêt pour les nouvelles extensions internet.

L’étude révèle que seuls 46 pour cent des participants sont au courant des nouvelles extensions. Même si cela représente une hausse de 9 pour cent par rapport à l’année dernière, cela signifie quand même que la moitié des répondants ne savent pas que .vlaanderen, .brussels et .gent existent. En d’autres mots, il y a encore pas mal de pain sur le planche sur le plan marketing.

Il apparaît en outre que 54 pour cent des participants à l’étude qualifient les nouveaux suffixes internet d’évolution positive, mais en même temps, l’intérêt d’enregistrer une extension internet (supplémentaire) décroît de 31 à 26 pour cent.

Parmi ceux qui possèdent déjà un nom de domaine, la majorité estime que cela suffit. La plupart des professionnels ne voient pas encore l’utilité des nouvelles extensions pour leur entreprise. Il y a donc à peine un intérêt à enregistrer une extension complémentaire ou alternative.

Toujours selon l’étude, 80 pour cent des professionnels possèdent leur propre nom de domaine dans une extension internet spécifique. L’on observe cependant une grande différence sur le plan de la répartition entre les PME (89 pour cent) et les professions libérales (61 pour cent).

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