Big data, une affaire de goût(s)

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Coca Cola possède un distributeur automatique de boissons rafraîchissantes qui permet à l’utilisateur de composer lui-même ce qu’il souhaite boire. Il s’agit là d’une manière assez directe de contrôler comment évoluent les papilles gustatives des clients et quels sucreries nous allons bientôt consommer.

Coca Cola possède un distributeur automatique de boissons rafraîchissantes qui permet à l’utilisateur de composer lui-même ce qu’il souhaite boire. Il s’agit là d’une manière assez directe de contrôler comment évoluent les papilles gustatives des clients et quels sucreries nous allons bientôt consommer.

Mais ce test peut-il être utilisé comme une synecdoque? Peut-il servir de base à un modèle de boisson changeant? Les entreprises veulent toujours en savoir plus à mon propos, mais en font-elles quelque chose de vraiment utile? D’une récente étude d’IBM, peut-être pas la source la plus neutre, il ressort que deux chefs d’entreprise sur trois trouvent que la technologie devient le facteur le plus décisif pour leur activité. L’analyse des données disponibles sur les clients et leur comportement sur internet et les médias sociaux devient une priorité. Au siècle dernier, l’on appelait cela ‘customer relation management’. J’ai déjà participé à des séminaires de plusieurs jours consacrés à la façon dont la technologie pouvait permettre d’en savoir plus sur les utilisateurs finaux. Cela n’a jamais vraiment été bien accueilli.

A présent, les analystes parlent de ‘big data’. Il y a tellement de données disponibles que les entreprises se creusent la tête sur la façon de les appréhender. Voyez le secteur bancaire. S’il est un biotope où l’on doit pouvoir manier les données, c’est bien celui des ‘marchés’ financiers. Tout ce modèle repose sur des chiffres, leur traitement et leur analyse. Or s’il est un secteur qui s’est cassé la pipe au cours de la dernière décennie, c’est quand même celui des banquiers. Et qui en outre a entraîné toute l’économie avec lui. J’ose espérer que dans la finance, l’on apprend à manipuler les ‘big data’. Du reste, je trouve quand même fort que le système IT du Nasdaq ait eu des ratés lors de l’introduction de Faceboek à la Bourse.

Ici aussi, il y a encore du pain sur la planche. Insérer des annonces sur base de plusieurs mots-clés est encore relativement simple. Même si Facebook me bassine depuis des mois déjà avec des pubs pour du mobilier de jardin, alors que j’indiquais simplement qu’après une sortie en vélo, j’aimais boire une bière sur une terrasse. Mais j’apprécie les bières locales. J’adore en effet goûter les différentes variétés. C’est précisément cette diversité qui fait toute la saveur. Et pas l’uniformité de goût. Qu’est ce que les big data si cela conduit uniquement à un commun diviseur?

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