Pieterjan Van Leemputten

Apple a peur de la fin

Un scanner d’empreintes digitales est-il cool? Oui. Va-t-il permettre à Apple de conquérir le monde? Non. Tout comme l’iPhone ‘économique’ n’est guère plus qu’une tentative de conquérir plus de parts de marché. Car sur le marché des smartphones, Apple accuse du retard.

Un scanner d’empreintes digitales est-il cool? Oui. Va-t-il permettre à Apple de conquérir le monde? Non. Tout comme l’iPhone ‘économique’ n’est guère plus qu’une tentative de conquérir plus de parts de marché. Car sur le marché des smartphones, Apple accuse du retard.

Les rumeurs allaient bon train à propos d’un iPhone 5C économique. Elles semblent se vérifier, même si le terme ‘économique’ doit encore être sérieusement relativisé. 600 euros (le prix officiel en Allemagne), c’est encore et toujours un sacré montant pour ce qui n’est finalement qu’un iPhone 5 rafraîchi. L’iPhone véritablement économique, c’est le 4S, que l’entreprise continue de produire en secret dans sa version de 8 Go. Mais ici encore, il s’agit de relativiser le terme ‘économique’ quand on parle d’un appareil vendu 399 euros.

Le prestige face à la part de marché

Apple est prise entre deux feux. Ses appareils doivent frapper l’imagination, et le prix est à l’avenant de la vogue: 699 à 899 euros pour l’iPhone 5S. Admettons-le, un Galaxy S4, un HTC One ou un Sony Z1 tournent eux aussi autour des six cents euros. Mais ces derniers ont à côté de leurs top-modèles tout un éventail de versions meilleur marché (comme les SIII et S4 mini) destinées à contenter les consommateurs qui ne souhaitent pas débourser des sommes folles pour acquérir un smartphone.

Et c’est là que le bât blesse. Apple n’est plus un leader de marché absolu. Tim Cook table pour le mois prochain sur 700 millions d’appareils iOS activés. C’est certes impressionnant, mais aussi 30 pour cent de moins que le milliard d’appareils atteint cet été déjà par Android.

Cela n’est pas nécessairement dû au fait que les clients tournent le dos à Apple. Mais bien parce qu’aujourd’hui, nettement plus de personnes s’achètent un smartphone. Des gens qui ne veulent pas débourser des sommes folles pour un appareil et choisissent donc un modèle Android et Windows Phone meilleur marché et qui, dans la plupart des cas, fera aussi bien son ‘travail’ qu’un appareil plus coûteux.

Apple doit par conséquent choisir entre son image exclusive (et donc chère) et sa volonté de gagner des parts de marché. L’entreprise ne souhaite cependant pas être rabaissée au rang de fabricant d’appareils bon marché et de moindre qualité. La solution passe pour l’instant par l’iPhone 4S de 8 Go produit en catimini. Mais ne vous faites aucune illusion: Apple ne lancera jamais un nouvel iPhone à 300 euros sur le marché. En tant que seul producteur d’appareils iOS, l’entreprise a cependant tout intérêt à conserver sa part de marché, ce qui explique que le 4S continue d’exister.

Aujourd’hui, Apple reste l’un des deux acteurs dominants sur le marché des smartphones, mais elle devra pouvoir garder cette position. Si elle perd des clients, le risque existe que les développeurs d’applis élargissent leurs priorités. A ce moment, le fabricant de smartphones Apple risque de tomber dans une spirale négative qui pourrait le dégrader en quelques années du rang d’acteur vedette à celui d’ancienne gloire. Un phénomène que connaît actuellement l’ex-acteur vedette BlackBerry.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire