Y aura-t-il encore du travail pour les développeurs Windows Phone?

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Pieterjan Van Leemputten

Il y aura désormais une plate-forme Windows unique pour les développeurs. Même le code des applis iOS et Android pourra être relativement converti. Mais cela représente-t-il la fin des développeurs existants pour Windows Phone? Microsoft nuance ce point de vue.

Appelons un chat un chat: quiconque visite Windows (Phone) Marketplace, n’y trouve – et de loin – pas tout ce qu’il peut acquérir dans Google Play ou l’App Store d’Apple. Si l’on parle avec des développeurs d’applis belges, ils nous répondent que la demande d’applis pour Windows Phone est limitée. Les banques ou services qui veulent vraiment toucher tout le monde, investissent certes dans la plate-forme mobile de Windows, mais sans plus à quelques exceptions près.

La situation pourrait cependant changer avec la nouvelle stratégie propre à l’Universal Windows Platform. Les développeurs créeront dans ce cadre des applis pour l’ensemble des appareils Windows, ce qui sera nettement plus attrayant qu’avec Windows Phone ou Windows 8. En même temps, il sera plus simple de porter les applis iOS et Android vers Windows. Mais cela ne risque-t-il pas de réduire la motivation des développeurs existants à encore investir dans de la connaissance pour la plate-forme de Microsoft? Pas du tout, selon cette dernière.

“Cela dépend de la façon dont voyez les choses. Il est encore possible, à côté des applis Android et iOS, de développer encore et toujours une appli Windows spécifique. Leur connaissance n’aura pas moins de valeur car ils pourront par exemple l’utiliser pour créer des applications qui tourneront aussi sur l’HoloLens. En outre, il y aura une plus-value dans la mesure où une appli développée pour Windows disposera de bien plus de possibilités qu’une appli convertie à partir d’une autre plate-forme”, explique Emilio Salvador Prieto, Senior director Windows Marketing.

Et Prieto d’insister sur le fait que cela dépendra énormément d’une appli à l’autre que son code puisse être converti 1 sur 1, doive être adapté, voire être réécrit dans certains cas. “Il y a des exemples, où tout se passe sans la moindre problème, et d’autres pas. La réalité, c’est que les applis sont toujours plus souvent trans-plates-formes avec un noyau commun, et nous voulons qu’elles puissent elles aussi être portées aisément vers Windows.”

“Il n’existe pas encore de solution magique de portage des applis. Les développeurs devront encore et toujours effectuer des adaptations et des ‘tweaks’. Ils devront aussi décider de porter simplement leur appli ou bien de l’adapter jusqu’à ce qu’elle satisfasse de manière optimale à l’expérience sur notre plate-forme.” Prieto fait ainsi notamment référence à l’HoloLens et à la Xbox, qui peuvent elles aussi faire tourner les mêmes applis, mais où l’expérience peut fortement varier en fonction de la version sur un iPhone ou une tablette Android. “On pourrait comparer cela à Skype: une même appli, mais une autre interface utilisateur sur chaque type d’appareil.”

Quiconque portera son appli d’iOS ou d’Android vers Windows, ne devra par ailleurs pas la mettre à disposition de tous les appareils. “L’on pourra parfaitement décider de la proposer uniquement aux tablettes ou aux smartphones ou aux PC”, poursuit Prieto. C’est intéressant pour des applis telles Snapchat, où des photos disparaissent après quelques secondes, une fonction qui peut plus facilement être contournée sur un PC en tant que tel que sur un smartphone. “Il appartient au développeur de choisir l’orientation de son application.”

Prieto croit fermement dans le fait que la nouvelle stratégie propre à l’Universal Windows Platform attirera davantage de développeurs et engendrera donc plus d’applis: “Les développeurs seront plus nombreux. Nous sommes aussi certains que nous arriverons très vite à un milliard d’utilisateurs. En même temps, nous entendons également permettre aux développeurs de réutiliser leur code existant, si c’est possible.” Et les applis existantes pourront être complétées de fonctionnalités Windows spécifiques. “Des choses telles ‘push notifications’ ou Cortana peuvent rendre les applis plus engageantes. Et puis, la connaissance spécifique de nos développeurs payera.”

Si cela vous intéresse, vous trouverez les principaux acteurs belges en la matière dans l’édition papier de Data News du 9 mai présentant le top 50 des développeurs web et d’applis les plus en vue dans notre pays.

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