Xirago: mieux gérer ses ressources IT

Face non seulement aux tensions sur le marché de l’emploi en informatique, mais aussi à la tendance à l’externalisation ‘nearshore’, voire ‘offshore’, Xirago propose un outil original permettant de mieux gérer – et donc d’optimiser – les ressources humaines affectées à un projet informatique.

Qui n’a jamais entendu parler de ces sociétés de ‘body shopping’ et de délégation de personnel qui ne savent pas avec précision le nombre de leurs consultants détachés chez tel client? Ou qui n’ont pas planifié la fin de contrat de leur(s) consultant(s) au terme d’une mission? Ou qui ne connaissent pas avec précision les compétences des informaticiens placés chez tel ou tel client et ne peuvent dès lors pas évaluer l’adéquation entre la demande et l’offre d’un projet? Et nous n’oserions même pas imaginer qu’une société de services cherche à évaluer la motivation de ses consultants détachés. Car quels outils existent-ils pour mesurer aujourd’hui cette satisfaction? Enfin, même au sein d’une (grande) entreprise, la direction IT n’a pas toujours une vue précise de l’affectation et de la planification des ressources entre les divers projets informatiques.Transparence et suivi”Il y a très peu de transparence sur le marché du ‘body shopping’ et il n’y a plus grand-chose d’humain derrière un CV”, considère Francis Vantieghem, cofondateur et directeur général de Xirago. Et il sait de quoi il parle pour avoir notamment été directeur ‘sales & operations’ chez Harvey Nash.C’est pour “créer un système permettant tant au client qu’à la société de voir ce qui se passe sur le marché et de fournir un suivi de la qualité, de la motivation et l’adéquation du bagage du consultant” que Vantieghem s’associe en 2004 à Jean-Pierre de Jamblinne de Meux (ex-directeur général de Comparex notamment) pour fonder Xirago.”Il faut savoir en outre que, selon une étude d’Arthur Andersen de début 2006, 6 projets informatiques sur 10 n’aboutissent pas”, précise de Jamblinne qui voit dans le manque de communication et de suivi l’une des cause de ces échecs. De même, “il y a beaucoup d’informaticiens en Belgique, mais ils sont mal utilisés”, analyse-t-il face aux tensions actuelles sur le marché de l’emploi et au recours à l’externalisation. “On pourrait éviter les délocalisations en travaillant à des prix de revient plus compétitifs, même avec nos salaires élevés”, ose-t-il encore, à contre-courant d’idées souvent répandues.Quatre axesBref, un outil de communication et de transparence permettrait de mieux gérer les ressources IT. “Souvent lorsqu’un consultant est placé, c’est la boîte noire. Notre solution commence là où s’arrête les produits actuellement sur le marché”, ajoute Francis Vantieghem qui évoque aussi la motivation de ces consultants ‘détachés’ et “souvent laissés à eux-mêmes.”Sur base de ces constats, Xirago est créée en août 2004 et le produit voit le jour après 18 mois de développement. “L’application a été mise au point par itérations successives avec validation auprès de 5 clients volontaires”, poursuit Jean-Pierre de Jamblinne.Entièrement basée web, l’application Xirago comprend 4 modules. Primo, un Evolution Management Cockpit qui permet de suivre l’évolution des collaborateurs, du client, de la société et d’organisation qui initie les projets. En s’appuyant sur des critères tels que la motivation, la satisfaction, les compétences techniques et générales, l’avancement du projet, évolutions technologiques, la qualité, la productivité, les performances, l’adéquation du personnel, etc. Les données tant en entrée qu’en sortie peuvent provenir de systèmes existants (ERP, SQL Server, outils BI, …) et/ou être encodées par les parties concernées. A noter que le module est livrable en ASP (sur abonnement, sans investissement) ou peut être installé sur une plate-forme chez le client (sur abonnement, avec application sur site) ou sous forme de licence.Deuxième module, le Technical Assesment qui réalise une évaluation des compétences techniques (sur base d’un outil de test en ligne à base web) et permet de préparer des certifications. Pour sa part, le Reference Check permet de réaliser un contrôle neutre et indépendant des références des candidats (auprès des 3 derniers employeurs). Enfin, l’application offre la possibilité de réaliser des enquêtes de satisfaction auprès des clients et des consultants, question d’avoir un feedback.CommercialisationEstimant que sa solution pourrait s’appliquer à quelque 15.000 personnes en Belgique, les patrons de Xirago ont visité quelque 250 sociétés l’an dernier et convaincu des sociétés comme Econocom, Pfizer, la Commission européenne, etc. “Lorsque nous présentons ce concept, les sociétés sont naturellement attirées par le système, par sa convivialité, sa facilité de mise en oeuvre, son intuitivité et sa flexibilité notamment, insiste Francis Vantieghem. Mais ce produit s’explique difficilement dans une simple brochure, du fait de sa nouveauté et de son originalité.”Il n’empêche que “pour retrouver leur compétitivité, les entreprises doivent se différencier. Or cet outil leur permet de mieux exploiter le potentiel de leurs collaborateurs. Nous entendons marier l’approche de terrain, ce que les gens font, et la hiérarchie, ce que les managers croient savoir ou devraient savoir”, enchaîne Jean-Pierre de Jamblinne. Qui estime encore qu’après la gouvernance d’entreprise (qui profite essentiellement à l’actionnaire), il est temps de songer à la ‘gouvernance humaine’ et redonner à l’homme sa place dans l’économie…

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