Unroll.me vend les données de ses utilisateurs à Uber

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Unroll.me – un service de désinscription à des lettres de nouvelles indésirables – vend les données de ses utilisateurs à Uber notamment. Voilà ce qui ressort d’un reportage du New York Times.

Connaissez-vous Unroll.me? Il s’agit d’une appli populaire vous permettant de vous désinscrire en quelques clics de toute une série de lettres de nouvelles indésirables. Si vous utilisez ce service et si vous accordez de la valeur au respect de votre vie privée, il vaudrait peut-être mieux d’arrêter les frais car il semble qu’Unroll.me a vendu les données de ses utilisateurs à Uber. Qui plus est, un communiqué de son CEO mentionne clairement qu’Uber n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Tout utilisateur d’Unroll.me confère à l’appli l’autorisation d’explorer l’entièreté de sa boîte mail pour y rechercher des lettres de nouvelles (newsletters) et des pourriels (spam) et lui permettre ensuite de se désinscrire rapidement en quelques clics. Mais Unroll.me recherche manifestement aussi des bons d’achat dans la boîte mail: ces données, elle les revend alors par le truchement de sa société mère Slice Intelligence – certes de manière anonyme – à des tiers intéressés. C’est ainsi qu’Uber a acquis auprès de Slice Intelligence des données concernant son grand rival Lyft, ce qui a été démontré dans un reportage du New York Times consacré au style agressif du CEO d’Uber, Travis Kalanick. Uber exploite ces données pour suivre la santé financière de Lyft.

‘Lisez les conditions d’utilisation’

Slice ne dément pas la transaction et signale que les données sont restées anonymes. Le CEO d’Unroll.me le confirme dans un communiqué posté sur son blog et déclare regretter que “des utilisateurs soient indignés qu’Unroll.me finance ainsi son service gratuit”. Et d’ajouter que cette possibilité figure bien dans les ‘terms of service agreement’, à savoir ce long blabla juridique accompagné d’une case qu’on coche souvent à la va-vite, lorsqu’on utilise une appli pour la première fois. Et le CEO est le premier à le regretter ouvertement: “La réalité, c’est que la plupart d’entre nous – moi inclus – ne prennent pas le temps de lire les conditions d’utilisation”, ajoute-t-il. En fait, ce que le CEO Jojo Hedaya regrette surtout, c’est que nous trouvions cela grave et qu’il risque de se fasse ‘pincer’, mais pas qu’il revende nos données. Que cela nous serve en tout cas de leçon avant que nous donnions encore l’autorisation à une appli de fouiller dans notre boîte mail…

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