Une percée rapide de la voiture électrique, cruciale pour sauver le climat

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Sans percée rapide et à grande échelle des voitures électriques, le secteur du transport ne pourra pas réduire suffisamment ses émissions de gaz en vue d’atteindre les objectifs fixés par l’accord climatique de Paris. Le courant avec lequel ces voitures sont rechargées, devra également être climatiquement neutre. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par Climate Action Tracker (CAT).

De l’analyse, il apparaît que pour maintenir le changement climatique sous la barre des 2 degrés, les normes d’émission de gaz pour les nouvelles voitures devront être deux fois plus strictes d’ici 2030 et vingt années plus tard, la moitié des nouvelles voitures devra être électrique.

Mais la plupart des scientifiques sont d’accord sur le fait que le réchauffement doit être maintenu sous la barre d’1,5 degré pour éviter les effets les plus graves. Lors de la réunion au sommet sur le climat de Paris, la communauté internationale s’est dès lors engagée à maintenir le changement climatique aussi proche que possible de ce seuil.

Dans le cadre de ce scénario plus strict, les modifications dans le secteur du transport devront intervenir nettement plus rapidement, selon l’étude. En 2050 déjà, il n’y aura absolument plus de voitures traditionnelles en circulation et comme les voitures ont une durée de vie de quelque quinze années, les derniers exemplaires devront donc être vendus avant 2035.

Changement à grande échelle

“Des règles d’émission plus strictes ne peuvent amener le secteur du transport qu’à un certain stade”, déclare Markus Hagemann de la cellule de réflexion NewClimate Institute, qui a collaboré à l’étude. “Il est manifeste que pour atteindre l’objectif d’1,5 degré, il faudra que le monde opère un changement à grande échelle vers des véhicules sans la moindre émission de gaz.”

La co-autrice de l’étude, Yvonne Deng de l’agence de recherche Ecofys, est tout à fait d’accord: “Outre les indispensables modifications dans notre comportement de transport, le secteur n’aura d’autre possibilité que de choisir des véhicules sans émission de gaz. Dans le cas des véhicules électriques, cela signifie qu’ils devront être rechargés avec de l’énergie renouvelable.”

Mais il se peut qu’en 2035, ce soit déjà trop tard, préviennent les auteurs. Plus tôt le système des transports sera neutre au niveau climatique, moins le monde sera dépendant des systèmes d’émission négatifs, qui doivent encore démontrer leur utilité à grande échelle.

Plus économique

Aujourd’hui, la voiture électrique ne représente encore qu’1 pour cent du parc automobile, mais sa percée peut se faire nettement plus vite que prévu. Plus tôt cette année, des analystes du réputé bureau Bloomberg New Energy Finance affirmaient que les voitures électriques pourraient être en 2022 déjà l’option la plus économique, même sans subsides gouvernementaux.

D’ici 2040, plus d’un tiers de toutes les nouvelles voitures vendues dans le monde sera électrique, selon Bloomberg, ce qui représentera 41 millions de voitures par an. Si la voiture électrique s’impose aussi dans les parcs automobiles de société, cette proportion pourrait même atteindre de 50 pour cent. L’étude estime aussi qu’après 2030, la vente de voitures hybrides régressera et ce, au fur et à mesure que les prix des voitures électriques diminueront.

(IPS)

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