Une image sympa

Lors d’un séminaire Vlerick organisé la semaine dernière et consacré au ‘Leadership en ICT’, l’on a pu constater une fois de plus combien il était malaisé pour un CIO de trouver de bons informaticiens.

Tout le monde pèche aujourd’hui dans le même étang trop exigu, et l’on n’hésite donc pas à se ‘chiper’ mutuellement des collaborateurs talentueux. La plaisanterie lancée par Alain Deschênes, CIO de Fortis, durant sa présentation chez Vlerick, en dit long à cet égard. “Don’t you steal them!”, déclara-t-il railleusement, après avoir loué ses architectes IT. Il est vrai qu’avant lui, l’on avait eu droit à un débat illustrant les difficultés à dénicher aujourd’hui ce genre de profils.Voilà qui explique pourquoi il est plus que jamais crucial pour une organisation de conserver son personnel de valeur. Pas mal d’entreprises appliquent donc ce qu’on appelle une politique de rétention ou de fidélisation. ‘Employees delight’ et ’employer branding’ sont des expressions typiques de la sphère RH, qui portent sur une série de mesures destinées à susciter chez l’employé un sentiement positif à l’égard de son entreprise et à le rendre fier de travailler pour elle. ‘L’entreprise doit véhiculer une image sympa.’ Ce qui est également branché de la part d’un CEO, c’est d’organiser chaque mois un ‘birthday breakfast’ ou un ‘afternoon tea’ avec les collaborateurs fêtant leur anniversaire ce mois-là. D’autre part, j’ai entendu un responsable RH déclarer que l’informaticien ne se focalise plus désormais sur le salaire et les autres avantages, mais plutôt sur un équilibre entre sa vie privée et sa vie professionnelle, ainsi que sur la flexibilité de sa fonction.Permettez-moi quand même de douter. S’il est certain que les efforts déployés par les ressources humaines pour donner de l’entreprise une image conviviale pour le personnel seront unanimement appréciés, et que vous ne perdrez certainement pas votre temps si vous êtes invité par votre patron à prendre le café et à parler de votre travail et de ses inconvénients éventuels, je trouve que c’est un raisonnement typique des RH et de la direction que d’affirmer que l’employé moderne est moins sensible à un meilleur salaire pour le motiver. Soit c’est moi qui suis à côté de la plaque, soit ce sont mes interlocuteurs car je ne ressens pas du tout cette impression lorsque je discute de perspectives de carrière. Soyons réalistes et ne caricaturons pas la situation: il va de soi que la satisfaction du travail fourni et de l’environnement joue un rôle essentiel, mais dans les grandes théories RH, je m’étonne quand même de la facilité avec laquelle l’aspect ‘salaire’ est quasiment marginalisé. Mais bien entendu, lorsqu’on parle gros sous, il n’y a pas besoin de développer de grandes théories.

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