Une externalisation peut en cacher une autre

Dans le secteur bancaire, il est un mot que l’on se refuse toujours à prononcer, du moins du côté des utilisateurs: ‘outsourcing’.

A l’heure où les directions IT sont contraintes de geler – au mieux -, voire de réduire – plus fréquemment – leurs budgets informatiques, et donc de faire “plus avec moins, éventuellement autant”, il n’y a pourtant pas de miracle: la réduction des coûts doit se faire au détriment du personnel. Et qui dit compression des coûts salariaux songe bien sûr à l’externalisation.Pourtant, chacun s’en défend, à grands cris. Ainsi, dans une récente interview au Soir, le patron de Dexia, Axel Miller, assurait que les économies sur le département technologies de l’information (100 millions EUR à l’horizon 2009) se feraient “sans externalisation”. Il n’empêche que la banque a décidé de créer au 1er janvier prochain une filiale informatique autonome, baptisée DTS. De son côté, dans Data News n° 32, André Vanden Camp, CIO d’ING Belux et CIO Wholesale Banking d’ING Group, prônait “l’externalisation sélective” pour des raisons, non seulement de réduction des coûts, mais aussi d’amélioration de l’efficacité et de flexibilité. De “valeur ajoutée pour le ‘business'”. Tout en ajoutant que, parfois, la compétence n’est plus disponible ou que la taille critique n’est plus suffisante. De même, au Crédit Agricole (voir Data News n° 31), l’externalisation fait son chemin, même si les développements internes restent importants, toujours pour apporter une “valeur ajoutée”. Et Fortis n’est pas en reste, évoquant le terme de “sourcing policy” ou d’approche sélective de l’externalisation. Tandis que KBC suit la même voie, insistant sur la nécessité de conserver la maîtrise de la responsabilité.Comme on le voit, les banques évitent de parler d’externalisation, préférant une approche plus consensuelle. Syndicats obligent, évidemment…Mais l’informaticien devrait également se remettre en question et ne pas se contenter de critiquer, voire de subir, une évolution qui se veut toujours plus inéluctable. S’est-il suffisamment remis en question, as-tu suivi des formations et/ou recyclages pour maîtriser de nouvelles technologies, voire pour se familiariser avec de nouveaux domaines? Vu le rythme d’évolution du métier d’informaticien, “qui n’avance pas recule”. Même si, ici également, les informaticiens sont souvent demandeurs mais que leurs employeurs rechignent souvent à leur offrir des formations coûteuses, au risque de voir ensuite ces informaticiens voguer vers d’autres cieux.Il est temps que les directions IT et les informaticiens se mettent autour de la table pour mettre à plat la problématique de l’externalisation afin que de ‘fait accompli’, ce processus devienne une décision concertée. Ou sommes-nous vraiment utopistes…

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