Une étude de ‘sourcing’ met en émoi la division réseaux de Proximus

Proximus envisagerait un ‘offshoring’ à grande échelle au sein de son département réseaux et IT NITO (network and information technology operations). Voilà ce que des membres du personnel et des syndicalistes ont confié à Data News. La porte-parole de Proximus déclare ne pas être au courant.

“200 départs chez Proximus? Mais ce n’est encore que la partie visible de l’iceberg. Chaque jour, des gens remettent leur démission ici”, réagit un collaborateur (anonyme) du département réseaux et IT NITO de Proximus à l’article qui figurait, hier, sur notre site web. “De plus, ces chiffres ne reprennent pas les indépendants qui arrêtent.”Il règne une importante frustration contenue au sein du personnel de Proximus. Selon notre source, elle ne serait pas tellement due à la réorganisation et à l’intégration en cours chez Belgacom. “La vraie raison est l’étude en matière d’externalisation que Belgacom consacre à l’offshoring d’emplois IT au sein de NITO vers des entreprises indiennes, telles Infosys, Tata et Wipro. Proximus utilise depuis 2000 déjà des développeurs indiens, mais ce qui est nouveau, c’est que l’entreprise va confier à présent aussi des travaux d’exploitation, d’ingénierie et de création à des firmes indiennes. Seuls les emplois de coordination resteraient en Belgique. Je trouve bizarre que les syndicats n’en parlent pas.”Qu’en pense Robert Veekman de la CNE? “Je peux vous confirmer formellement qu’une étude en matière d’externalisation est en cours au sein de la division NITO de Proximus, mais quant à savoir si c’est la raison du départ de tant de collaborateurs, c’est à chacun de tirer ses propres conclusions.” Frédérique Verbiest, porte-parole chez Proximus dément: “L’offshoring d’emplois vers l’Inde n’est pas à l’ordre du jour. L’an dernier, nous avions certes déplacé un certain nombre de fonctions au sein de NITO, mais sans rien externaliser.”Notre source réagit: “Le personnel interne a été endormi par plusieurs changements: des membres d’équipes supprimées se sont vu offrir d’autres fonctions (cela concernait quelque 120 des 600 collaborateurs fixes de NITO, NDLR), souvent des tâches qui ne leur convenaient pas.” Proximus annonça effectivement à l’époque qu’elle confierait davantage d’activités en interne et travaillerait moins avec des sous-traitants extérieurs.Les collaborateurs de Proximus connaissent déjà aussi des délais clairs. “Selon le planning existant, l’on travaillerait avec deux fois plus de nouveaux venus indiens d’août à novembre: 1 mois consacré au transfert de la connaissance vers les Indiens, 1 mois consacré à ‘we look, you do’ et 1 mois consacré à ‘we do, you look’. Ce qui est étrange, c’est que beaucoup de ‘freelancers’ ont un contrat qui court jusque la fin de l’année. Y aura-t-il donc rupture de ce contrat en novembre?”Chez le concurrent Mobistar, il y a également eu pas mal d’inquiétude sociale, fin de l’an dernier, suite à l’externalisation du réseau. En fin de compte, 174 personnes passèrent chez Ericcson, et il n’y eut aucun licenciement.

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