Un prototype de batterie de Toshiba se recharge complètement en six minutes

© Batterie
Els Bellens

Toshiba prétend que sa nouvelle batterie peut se recharger entièrement en six minutes. Le prototype pourrait permettre à une voiture électrique de parcourir ensuite 200 miles, soit quelque 300 km. Si cela se confirme réellement, cela viendrait bien à point à Toshiba.

Les progrès enregistrés dans la technologie des batteries sont nettement plus lents que ceux réalisés dans les puces-mémoires et dans les capacités IT par exemple. Cela fait en effet un petit temps déjà qu’on recherche la ‘prochaine étape’ qui permettrait aux batteries de tenir le coup plus longtemps et de se recharger plus rapidement. Surtout aujourd’hui que les voitures électriques deviennent un important moyen de transport. Or voici que Toshiba présente un prototype d’une batterie lithium-ion qui devrait changer les choses.

La nouvelle génération de la batterie lithium-ion SCiB se caractérise par 50 ampères/heure et peut être complètement rechargée en six minutes, selon Toshiba. Pour y arriver, la batterie utilise une anode en oxyde de titane et niobium, qui pourrait doubler sa capacité par rapport à celle d’autres batteries lithium-ion modernes. Pour les voitures électriques, cette batterie devrait leur permettre de parcourir 300 kilomètres, soit deux à trois fois plus que ce que permettent les batteries équipant actuellement ces véhicules.

Selon Toshiba, la batterie peut en outre être rechargée entièrement en six minutes par des températures normales. Mais la durée de recharge n’est pas la seule caractéristique importante d’une batterie moderne. Les anciennes batteries perdent vite en capacité par exemple. Toshiba affirme que son prototype SCiB garde nonante pour cent de sa capacité après 5.000 cycles de recharge, où la batterie se décharge complètement, avant de se recharger. Cela signifierait qu’après quatorze années de recharge quotidienne environ, la batterie conserverait encore et toujours 90 pour cent de sa capacité.

Toshiba entend lancer sa batterie sur le marché en 2019. Son prix n’a pas encore été fixé.

Entre-temps à la comptabilité…

Si Toshiba réussit vraiment à effectuer une percée scientifique avec son département R&D, il est certain que cela lui viendra bien à point. Toshiba a annoncé en effet s’attendre pour l’année financière écoulée à une perte de 110 milliards de yens (quelque 820 millions d’euros) après la vente de sa division des puces. Sans cette vente, la perte serait de 230 milliards de yens (1,72 milliard d’euros).

L’entreprise qui connaît des problèmes de trésorerie depuis quelque temps déjà suite à un scandale comptable et à la reprise catastrophique de l’entreprise nucléaire américaine Westinghouse, avait besoin de vendre cette division pour garder la tête hors de l’eau. L’accord devrait être entériné d’ici la fin de l’exercice financier en cours, soit en mars 2018. Si tel n’était pas le cas, Toshiba pourrait être expulsée de la Bourse de Tokyo.

Après un long processus de recherche et de réflexion, Toshiba a fini par trouver un repreneur, à savoir un conglomérat incluant notamment Apple, mais la transaction doit encore être approuvée par les différents régulateurs publics. A cela vient encore s’ajouter le fait que Toshiba est encore impliquée dans divers procès, entre autres avec le fabricant de puces-mémoires Western Digital, qui pourrait s’opposer à la vente de la division des puces. Toshiba prévoit déjà un plan B au cas où la transaction ne se ferait pas, mais l’entreprise ne souhaite pas en parler pour l’instant.

Il y a deux ans, Toshiba avait également vendu son département PC dans le cadre d’une restructuration qui avait vu le licenciement de quelque 7.000 employés.

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