Un nouveau cours attire davantage de femmes vers l’informatique

. © ERIK ISAKSON/GETTY IMAGES
Els Bellens

Aux Etats-Unis, la proportion de femmes et de membres de minorités dans l’enseignement IT est en augmentation et ce, en partie grâce à une nouvelle façon d’organiser le cours d’informatique.

Les chiffres concernent le programme Advance Placement, une série de cours et d’examens destinés à orienter les étudiants vers l’enseignement supérieur. Dans le cadre de ce programme, un nouveau cours a été introduit l’année dernière. Il s’agit de Computer Science Principles, dont le but spécifique est l’apprentissage d’une forme plus créative des sciences IT. C’est ainsi que le cours tente d’aborder des concepts plus étoffés des sciences IT et ne se focalise pas sur un langage IT spécifique. L’examen implique par exemple que les étudiants créent un portefeuille avec les applis qu’ils ont développées et ce, en lieu et place du traditionnel test à choix multiple. L’objectif est de plaire ainsi à un public plus large et d’attirer donc aussi davantage de femmes et de membres de minorités. Le succès semble être au rendez-vous, puisqu’au cours de la première année, 15.000 femmes ont pris part à l’examen. 13.000 personnes faisant partie de minorités (aux Etats-Unis, il s’agit surtout d’Afro-Américains, de Latinos et d’autres minorités indigènes) y ont aussi participé contre 9.000 pour l’examen classique en sciences informatiques.

Ce programme est en partie l’oeuvre de Code.org, une association non marchande qui organise des cours en vue d’attirer des groupes de population plus pauvres et moins bien représentés dans le secteur. Quelque 15 pour cent des écoles moyennes américaines proposent aujourd’hui ces cours. Code.org a été cofondée avec des fonds de Microsoft, Facebook et Infosys, toutes des entreprises qui ont un grand besoin de plus d’informaticiens. L’on s’attend en effet à ce que d’ici quelques années, il y ait une carence d’informaticiens bien formés.

Ce que ces cours tentent de faire, c’est d’aborder le problème dit du ‘pipeline’. L’IT représente l’un des marchés d’emploi à la croissance la plus rapide, offrant en général un travail bien rémunéré, mais le fait est que ce sont habituellement des hommes blancs et asiatiques qui décrochent ces emplois aux Etats-Unis. En préparant dans l’enseignement secondaire et supérieur davantage de femmes et de personnes faisant partie de minorités, cela devrait permettre de résoudre le déséquilibre sur le marché du travail. Il y a dix ans, les femmes ne représentaient que 18 pour cent des participants aux examens de sciences informatiques aux Etats-Unis. Cette année, on en est à 27 pour cent. Ce ‘pipeline’ est donc doucement en train de trouver son équilibre, même si des experts déclarent immédiatement que le seul fait d’avoir ‘davantage d’étudiants’ ne résoudra pas le problème, si la culture (parfois très machiste) ne change pas. C’est ainsi que les femmes et personnes issues de minorités abandonnent leur emploi au sein d’entreprises technologiques deux fois plus vite que les employés plus traditionnels, parce qu’elles se sentent mal considérées ou n’obtiennent pas de promotion.

En Belgique, la situation n’est du reste pas vraiment rose non plus, comme il est apparu récemment encore d’une étude d’Eurostat.

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