Un fondateur d’internet a lui-même une ‘peur bleue’ de l’internet des choses

© Jean-Paul Guilloteau pour Le Vif/L'Express

La crainte de bugs logiciels empêche parfois de dormir Vinton Cerf, l’un des fondateurs d’internet et importante tête pensante de Google.

Vint Cerf sait très bien expliquer où se trouvent les avantages des tout nouveaux développements de sa création. Mais il sait aussi à nul autre pareil ce qui se passe sous le capot moteur. Et il ne se fait pas prier pour le dire ouvertement. Lors d’une conférence tenue à Heidelberg, il a déclaré tout de go “avoir parfois une peur bleue de l’internet des choses [Internet of Things, ndlr]. Il s’agit d’une combinaison d’appareils et de logiciels. Or le software me rend toujours nerveux car il présente des bugs”, a-t-il déclaré à Computerworld.

Jamais sur un siège de massage

Avec autant de gadgets techniques, il y a aussi de nombreux inconvénients potentiels, dont la sécurité. Lorsque toujours plus de gadgets sont commandés par du logiciel, l’on est dépendant des qualités du programmeur à écrire du code sans faute. Cerf ne s’est par exemple encore jamais laissé convaincre de prendre place sur l’un des sièges de massage que l’on trouve en nombre au quartier général de Google. “Je sais qu’ils fonctionnent sur du software. Je crains comme la peste d’y rester coincé.”

Outre les dommages physiques, il se préoccupe aussi des aspects juridiques. “Qui est tenu pour responsable en cas de mauvais fonctionnement et que le problème est causé par le software?”, se demande-t-il. Il est soucieux également du fait que toutes les informations rendues disponibles avec l’IoT ne tombent entre des mains indélicates.

La différence entre le bien et le mal

Il trouve par exemple que le thermostat Nest est un formidable instrument parce qu’il lui donne une meilleure vision de l’utilisation de ressources rares et de la manière dont il a essayé d’économiser. Mais des données de ce thermostat sont aussi très utiles pour un malfaiteur classique. Combien de personnes habitent dans la maison et quand la quittent-elles: le genre de question qui trouve facilement une réponse.

Avec une bonne authentification, il doit être possible d’éviter que ces données ne tombent dans de mauvaises mains. En même temps, le propriétaire doit avoir le contrôle de qui a ou non accès à ces données, tout particulièrement dans l’optique des aspects sécuritaires. En cas d’incendie, il peut s’avérer très utile pour les pompiers de pouvoir déduire le nombre d’habitants de la maison et dans quelles pièces ils se trouvent. Mais la différence entre une utilisation positive et négative n’est pas toujours aussi facile à établir.

Cerf plaide donc pour que l’on donne une absolue priorité à ce genre d’aspects lors du développement de standards pour l’Internet of Things.

Source: Automatiseringgids

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