Trois quarts des Européens n’ont pas accès à la 4G

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Trois quarts des Européens n’ont pas accès à la 4G. C’est surtout en dehors des grandes villes que la situation est dramatique. La commissaire européenne Neelie Kroes tire une fois encore la sonnette d’alarme.

Trois quarts des Européens n’ont pas accès à la 4G. C’est surtout en dehors des grandes villes que la situation est dramatique. La commissaire européenne Neelie Kroes tire une fois encore la sonnette d’alarme: “Aux Etats-Unis, nonante pour cent des citoyens utilisent déjà un réseau 4G.”

A présent que les hommes/femmes politiques européens prennent en masse des vacances, de nouveaux chiffres indiquent que quasiment aucun d’entre eux/elles ne pourra surfer sur la 4G à la plage ou à la piscine. Trois Européens sur quatre n’ont en effet pas accès à une connexion 4G/LTE dans leur ville, alors que quasiment aucune zone rurale n’a encore adopté le nouveau standard de communication. Par comparaison: aux Etats-Unis, neuf citoyens sur dix peuvent déjà surfer via la 4G.

“Je me mets à la place des citoyens et des contribuables qui exigent que leur smartphone et tablette fonctionnent bien partout”, suggère la commissaire européenne à l’Agenda Numérique, Neelie Kroes, qui s’en prend une fois encore à notre capitale, où le dossier 4G est bloqué depuis des années. “Je suis frustrée que mon smartphone fonctionne soudainement beaucoup plus lentement à Bruxelles, parce que seule la 3G y est disponible. Des milliers de citoyens partagent cette frustration.”

Des nouveaux chiffres publiés par la Commission européenne, il ressort qu’il y a encore et toujours des pays membres de l’UE, où la 4G n’est absolument pas disponible. Il s’agit de Chypre, de l’Irlande et de Malte. Seules l’Allemagne, l’Estonie et la Suède seraient déjà bien avancées dans son déploiement.

Dans les zones rurales de l’Union européenne, il n’est qu’à peine question de la 4G, apprend-on encore, et le Vieux Continent ne représente que quelque 5 pour cent de l’ensemble des abonnements 4G dans le monde.

“Peut-on ainsi faire tourner l’économie correctement?”, s’écrie Kroes, “et n’étouffe-t-on pas aussi dans l’oeuf toute nouvelle activité économique? Cela signifie également que les Européens qui vivent à la campagne – ou dans des cités balnéaires bien connues – sont en réalité considérés comme des citoyens de second rang. Cela n’est quand même possible!”

De mal en pis

Selon Kroes, l’Europe est au bord d’un crash réseautique complet: “Il est prévu que le trafic mobile croîtra annuellement de 66 pour cent. Bientôt, tout un chacun souhaitera visionner la vidéo sur son smartphone et sa tablette. Si l’on ne libère et exploite pas du spectre supplémentaire, tout va s’écrouler.”

Le spectre est attribué au niveau national, ce qui fait apparaître de nombreux problèmes procéduraux et de retards à cause de la règlementation. “En outre, les mises aux enchères (souvent coûteuses) du spectre ont fait en sorte qu’il reste moins d’argent pour les réseaux. C’est un gros problème.”

“Ajoutez-y la fragmentation des 28 marchés, et il est clair qu’il est quasiment impossible pour les opérateurs de déployer une stratégie mobile dans l’ensemble de l’Europe. Avec les conséquences que l’on connaît.”

En moyenne, le spectre en Europe coûte quatre fois plus cher qu’aux Etats-Unis, et les prix que les entreprises doivent payer pour la 4G, sont jusqu’à 50 fois plus élevés. “Notre marché est donc bien malade”, conclut Kroes.

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