Tim Cook: ‘Pirater un iPhone pour combattre le terrorisme ne serait pas bon pour les Etats-Unis’

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Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

Déverrouiller un iPhone au nom de la lutte contre le terrorisme serait “mauvais pour les Etats-Unis”. Voilà ce qu’a déclaré Tim Cook, le directeur d’Apple, durant une interview accordée à la chaîne TV ABC.

Cook souhaite aborder avec le président américain Barack Obama le sujet suite à la fusillade de San Bernandino qui avait fait 14 tués l’année dernière.

Le FBI veut accéder aux informations cryptées des auteurs de cette fusillade. Apple a toujours refusé, même après qu’un juge lui ait intimé d’aider le FBI avec un logiciel lui permettant d’avoir accès au contenu de l’iPhone des terroristes.

Ce software de piratage de l’iPhone, Cook le qualifie “d’équivalent logiciel du cancer”, qui ne devrait jamais pouvoir envahir le monde. “La question n’est pas ce téléphone spécifique”, a-t-il déclaré. “Il s’agit plutôt de l’avenir. Ce serait un précédent qui ne peut voir le jour dans ce pays, ni dans n’importe quel autre d’ailleurs.”

Selon Cook, la demande du FBI menace “de fouler au pied les droits des citoyens” et nous obligerait à progresser sur un terrain dangereux qui pourrait engendrer davantage de décisions juridiques du genre, comme l’intégration d’un logiciel de police dans les appareils. “Si les autorités demandent à Apple de créer un tel logiciel, elles peuvent le demander à tout le monde”, poursuit Cook.

Et d’ajouter qu’il veut en parler au président Barack Obama et que son entreprise est prête à amener l’affaire devant la Cour Suprême.

Apple face au FBI

Lors de la fusillade qui eut lieu fin de l’an dernier, 14 personnes ont perdu la vie. Les auteurs eux-mêmes ont été tués par la police. Il s’agissait de deux musulmans extrémistes. Depuis que le débat a pris une tournure publique, Apple est confrontée à un problème à connotation politique.

Le FBI veut qu’Apple fasse en sorte que les iPhone puissent être piratés par la force. A présent, l’iPhone 5C dont il est question ici, n’accepte la saisie d’un code de déverrouillage qu’à 10 reprises maximum, après quoi toutes ses données sont automatiquement effacées.

Apple a prévu de ne pas pouvoir elle-même déverrouiller les téléphones de ses utilisateurs. Il en résulte que les données stockées dans le téléphone sont toujours protégées contre des tiers. Il n’y a que quand les personnes en font un backup dans l’iCloud que la Justice américaine peut accéder à ces informations par le biais d’une procédure assez simple. Le FBI peut connaître les données des auteurs dans l’iCloud, mais le fait est qu’aucun backup n’y a été effectué durant les 6 dernières semaines qui ont précédé la fusillade. Il manque donc les dernières informations relatives à l’attentat.

Le service de renseignements entend par conséquent qu’Apple crée un logiciel permettant d’ouvrir l’iPhone en question. Mais selon The Wall Street Journal, le FBI ne s’intéresse pas qu’à cette affaire, puisqu’il y en aurait encore une douzaine d’autres en cours, pour lesquelles il souhaite pirater les iPhone de suspects. Le hic, c’est qu’il ne s’agit ici pas d’affaires liées au terrorisme ou à la sécurité nationale des Etats-Unis.

Si Apple n’obtient pas gain de cause, les entreprises américaines ne pourront plus vendre de produits sûrs – contrairement à la concurrence dans d’autres pays. Outre l’aspect sécurité, il y a donc aussi un très important aspect économique lié à cette affaire.

Google, Whatsapp, Facebook et Twitter se sont déjà ralliées à Apple face au FBI.

Découvrez ici l’interview complète accordée par Tim Cook à ABC.


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